| Le dojo des anciens Un lieu de savoir et de connaissances... ou de déconne et de non sens, au choix. Des gens plus ou moins bizarres viennent par ici, surtout des bizarres en fait... mais n'ayez pas peur ils ne mordent pas... enfin pas tous... |
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| Destinées | |
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+7nunus Otori's Archivist fredrisch Zhou You Edge DabilahroMaster Lion Rafale 11 participants | |
Auteur | Message |
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Lion Rafale Psychopathe ambulant
Nombre de messages : 288 Age : 39 Localisation : Psycholand Date d'inscription : 18/06/2007
| Sujet: Re: Destinées Sam 1 Sep - 7:26 | |
| Pour le sang lors du dernier épisode, c'est vrai que j'ai un peu abusé... Mais quand je l'ai écrit, j'étais TRES énervé et ça m'a pas mal défoulé. Au moment de la relecture, je me suis interdit de me censurer car je me suis dit que la colère que j'avais éprouvée en écrivant était pas mal représentative de ce que doivent éprouver Fred et Dabilahro au cours de cette scène. Ca explique pourquoi cet épisode est moins "fin" (et moins réussi, je trouve) que la majorité des autres. Il est brut, à l'état pur, sorti des entrailles du grand Laïonne, et non de sa tête.
Je vous confirme qu'en effet, les quatre morts qui viennent de se dérouler ne sont pas sans but. Elles auront même une influence assez énorme sur tout ce qui va suivre. Bref, tout vous sera expliqué très bientôt.
Je ne peux pas vous en dire plus de peur de dévoiler certains de mes secrets, mais sachez seulement que je sais ce que je fais, et que je n'ai absolument pas décidé de trucider gratuitement tous les personnages de ma fic. | |
| | | Shenlong Destructeur de dojo
Nombre de messages : 352 Age : 36 Date d'inscription : 25/05/2007
| Sujet: Re: Destinées Sam 1 Sep - 12:04 | |
| - Citation :
- et que je n'ai absolument pas décidé de trucider gratuitement tous les personnages de ma fic.
enfin pas tout de suite... | |
| | | Olive Grand guerrier
Nombre de messages : 310 Age : 37 Localisation : Entre Compiègne et Paris Date d'inscription : 02/06/2007
Feuille de personnage Nom ::
| Sujet: Re: Destinées Sam 1 Sep - 16:39 | |
| Il y a de la résurrection dans l'air ! | |
| | | Just.Lita Combattant du dojo
Nombre de messages : 94 Localisation : Grande cité d'Ascalon Date d'inscription : 13/08/2007
| Sujet: Re: Destinées Sam 1 Sep - 23:36 | |
| - Lion a écrit:
- Mais quand je l'ai écrit, j'étais TRES énervé et ça m'a pas mal défoulé
Aaaaah... le bonheur et les bienfaits de la catharsis... Comme quoi cette fic a une autre utilité que de distraire les gens ^^ | |
| | | Lion Rafale Psychopathe ambulant
Nombre de messages : 288 Age : 39 Localisation : Psycholand Date d'inscription : 18/06/2007
| Sujet: Re: Destinées Dim 2 Sep - 7:04 | |
| Chapitre 3 : Les Lois Du Sang
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Partie 6 : Les Chaînes De Chronos
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- Ton sang est aussi pur que l’était ta beauté, susurra Lion.
Jonathan avait définitivement cessé de respirer il y avait de cela plusieurs minutes. Plusieurs minutes durant lesquelles Lion ne s’était pas lassé un seul instant de s’abreuver de son sang. Un sang au goût exceptionnel, bien meilleur que celui des moutons de la bergerie, du vieillard de la ruelle sombre ou du chien errant de la sortie de la ville. Il savourait ce breuvage divin de tout son être, persuadé qu’il ne rencontrerait plus jamais la chance d’en déguster la moindre gorgée à l’avenir. Ce breuvage était unique. Seules les veines de Jonathan le recelaient. Seules les veines amèrement salées d’un homme aussi beau que celui qu’il avait été étaient capables de produire une telle merveille. Et il n’en existait plus d’autre. Désormais, c’était lui le plus bel homme du monde.
- Je suis la perfection, gémit-il.
Enfin rassasié, il ôta ses crocs rougis de la gorge du jeune cadavre et resta pensif quelques secondes. Il venait d’entendre trois bruits de pas. Quelqu’un se trouvait de l’autre côté des branches du saule pleureur, du côté où le jour était roi. Ce n’était pas grave. Il allait s’en occuper. Mais tout d’abord, il devait se laver les mains et se rhabiller. Le protocole était rigoureux ; le plus bel homme du monde avait obligation d’être présentable en toute circonstance.
Un par un, il engouffra tous les doigts de sa main droite dans sa bouche afin de les débarrasser des nombreuses substances qui les rendaient sales. Ils avaient la saveur du sang, bien sûr, mais également celle, plus âcre, de son sperme. Un mélange qu’il trouva délicieux au point qu’il se jura de le faire goûter à Leona lorsqu’ils seraient réunis. Il s’attaqua ensuite à la main gauche, mais la jugea rapidement décevante par rapport à la précédente et ne s’y attarda donc pas.
- J’aime la perfection, je m’aime à en mourir.
Après avoir passé un coup de langue sur les lèvres violettes de Jonathan, il se leva. Il boutonna sa chemise, ferma son pantalon et attacha sa ceinture. Puis il alla enfiler ses gantelets. Au moment de ramasser son fouet, il remarqua un œil à l’iris parfaitement turquoise. Un très bel œil dont il s’empara. En l’examinant de plus près, il s’aperçut qu’un détail nuisait à la somptuosité aquatique de l’organe sensoriel : le nerf optique. Son filament rougeâtre pendait mollement dans la plus futile des inutilités. Il décida de le sectionner à l’aide de ses dents. Quand ce fut fait, il jeta ses cigarettes parterre et rangea délicatement le globe oculaire à l’intérieur du paquet vide qu’il remit derrière sa ceinture.
- Un petit souvenir de toi, Jo, murmura-t-il en saisissant enfin son fouet.
Il se souvint de la présence plus que probable d’un individu derrière le rideau de feuilles qui lui faisait face. Il lui lança un petit ricanement, ainsi que son fouet. Lors d’un hurlement strident et mélodieux, l’arme déchiqueta le branchage et s’accrocha à quelque chose.
- Crève ! brailla-t-il en essayant d’attirer sa prise vers lui.
Il ne récolta qu’une brûlante douleur à la joue gauche. Un projectile sifflant non identifié venait d’effleurer son visage, lui avait soutiré quelques gouttes de sang. Un putain de truc acéré. Certainement un shuriken ou une flèche. Il releva l’une de ses manches, passa doucement son poignet sur sa pommette endolorie et se rendit compte qu’elle était ouverte, chaude et humide. Des larmes lui vinrent. Il les refoula furieusement, préférant se laisser entièrement conquérir par la rage dont l’étincelle ardente lui chatouillait déjà l’estomac.
- Tu m’as défiguré, pesta-t-il en quittant le dôme apaisant du saule pleureur.
Lion se retrouva face à un jeune homme protégé par les milliers de rayons aveuglants qui auréolaient son étrange silhouette dotée de majestueuses ailes lumineuses. Un fils du soleil, un bâtard d’ange aux airs de loup solitaire. Il était pieds nus, portait un pantalon bleu et une veste de chasseur en fourrure grise. Sa peau était hâlée, son allure sauvage, ses cheveux hirsutes éclaircis par la lumière et ses yeux marron. Comme tous les autres bâtards d’anges, il tenait un arc bleuté et un carquois plein de flèches.
- Belle balafre ! s’écria l’être étincelant en l’éblouissant de son regard aigu. Gage définitif que ma flèche aveugle a bien failli transpercer sa cible dissimulée dans l’ombre… J’ai bien failli te transpercer la tête !
Le bâtard d’ange cherchait à le provoquer. Il ne rétorqua pas et continua de l’observer. La créature n’était ni belle, ni laide. Elle était simplement dorée. Tellement dorée qu’elle parvenait à stabiliser la haine qui déferlait pourtant comme le plus indomptable des torrents dans ses veines bouillantes. Il n’avait pas peur, n’était nullement impressionné, seulement figé sous la fascination. Après tout, c’était la première fois de sa vie qu’il voyait un ange. La catalepsie devant ce phénomène aussi luisant que surnaturel était légitime, incontestablement.
- J’ai bien failli te transpercer la tête ! Mais j’ai seulement réussi à te rendre moche, avoue que c’est dommage.
Moche ? La paralysie s’envolait peu à peu, la haine allait bientôt rompre les liens léthargiques fermement enlacés autour de ses membres. Il alla puiser dans les profondeurs de ses tripes hurlantes la rage qu’il propagea en lui jusqu’à enflammer ses yeux. Son regard de braise n’eut aucun effet sur le bâtard d’ange. Ce dernier se limita à reprendre son blessant monologue.
- De toute façon, même avant aujourd’hui, tu étais déjà très laid, fit-il. Je t’ai vu, en rêve, ta face et tes dents étaient tellement atroces que j’ai failli vomir.
Très laid ? Comment cette chose ailée, auréolée et probablement asexuée osait-elle s’autoproclamer juge de la beauté ? C’était inacceptable. En tant que plus bel homme du monde, il était le seul à posséder le droit et le privilège de s’enorgueillir de telles fonctions.
- Ta gueule ! rugit-il, hors de lui. Tu ne sais pas ce qu’est la beauté ! Tu n’y connais rien !
L’autre sourit.
- Je sais au moins une chose sur la beauté, c’est qu’elle n’est pas ta meilleure amie.
La comédie avait assez duré, il était temps pour ce fils de pute d’ange d’aller rejoindre ses semblables. Pour l’y aider, Lion envoya son fouet en direction de son visage illuminé. Au passage, il hurla à s’en écorcher la gorge de façon à libérer une infime partie de sa fureur. Mais le bâtard se baissa. Il évita ainsi la rouge sentence de la queue épineuse et douloureuse de sa rose sauvage, rose dont les crochets vides revinrent se poser à ses pieds.
- C’est tout ce que tu sais faire, méchante bestiole ? ricana la créature après s’être redressée.
C’en était trop, beaucoup trop.
- Fils de pute ! Lion ! Je m’appelle Lion !
L’ange se mit à rire. A l’instar de son apparence, le timbre de sa voix était neutre mais cruellement scintillant. Lion avait envie de lui faire avaler sa joie débile, de le faire pleurer, de lui faire mal, de lui fracasser le crâne sous ses gantelets, de lui faire bouffer tous ses organes, de le vider de son sang. Malheureusement, tous ses désirs mortellement libidineux s’annonçaient impossibles à satisfaire dans l’immédiat. Il allait avant toute chose devoir se battre contre lui, affronter le fils du soleil dans un combat à mort.
- Enchanté de te connaître, Lion ! Moi, je m’appelle Otori !
Il avait déjà entendu ce nom quelque part. Cependant, le pic d’ironie qu’il avait clairement perçu au centre de cette déclaration l’empêcha de se pencher plus longuement sur ce détail. Il n’était plus en mesure de réfléchir, juste de cogner.
- Toi, tu es un gros fils de pute ! gueula-t-il en s’apprêtant à bondir sur sa proie.
- Stop ! protesta une voix ferme et inconnue.
Le temps s’arrêta. Lion et Otori furent immobilisés par l’arrivée d’un homme de taille imposante qui s’interposa entre eux. Il endossait une intimidante armure pourpre aux formes onduleuses, presque vagues, qui laissait tout de même entrevoir quelques parcelles de ses bras musclés, notamment ses biceps et ses coudes. Au lieu de réfléchir les rayons du soleil, sa cuirasse paraissait les absorber, sauvegardant de cette façon sa couleur profondément sanguine. Il avait les cheveux châtains et les yeux d’une teinte noisette parsemée de stagnantes taches vertes.
- Qui es-tu ? s’enquit Lion, émerveillé par la valeur esthétique de l’armure du nouveau venu et, surtout, par ses chaînes.
Il s’agissait de deux chaînes en acier obscur. Parfaitement noires, leurs maillons étaient si épais qu’elles devaient avoir la capacité de réduire en miettes la plupart des os de leurs victimes. Elles pouvaient sûrement le faire d’un seul coup. Lion les trouvait terriblement excitantes. La plus longue d’entre elles traînait dans l’herbe, l’inconnu la tenait dans sa main droite. Elle mesurait environ deux mètres. La seconde, logée dans sa main gauche, était plusieurs fois plus courte et se balançait inlassablement dans le vide en sifflotant un air métallique.
- Je suis Olive, déclara l’homme en gratifiant Lion d’un léger sourire amical.
Sa voix, dure et rassurante, s’unissait plus que bien à son physique. Lion était enthousiasmé. Il n’éprouvait plus aucun sentiment haineux, se sentait euphorique, comme revigoré. Il pointa joyeusement Otori du doigt.
- Montre-moi ce que savent faire tes chaînes ! réclama-t-il.
Otori les dévisagea froidement, tourna les talons et s’enfuit en empruntant le sentier qui se situait un peu plus haut. Il courait vite, personne ne tenta de le poursuivre. Lion se contenta d’éclater de rire. Olive secoua lentement la tête.
- Lion, dit-il, ce que j’ai à t’annoncer n’est pas facile à entendre.
- Tu sais comment je m’appelle ? s’étonna Lion en reprenant son souffle. Toi aussi, tu viens de l’autre siècle ?
- Oui. J’ai rêvé du Marquis Rouge, la nuit dernière. Du Marquis Lion Von Heidern. Son visage est le même que le tien, j’en ai donc déduit que tu étais Lion.
Sur ces mots, il s’assit dans l’herbe, face à l’étang, et invita Lion à l’imiter. La vue cristalline qui s’offrait à eux était magnifique, mais ils n’y prêtèrent pas attention. Olive adressa un regard solennel à celui qui, il en était certain, allait devenir l’un de ses deux protégés.
- J’ai une pénible histoire à te raconter, je ne pense pas que…
- Vas-y ! glapit Lion en cueillant des brins d’herbe qu’il se mit à tordre entre ses doigts. J’adore les histoires qui finissent mal ! Dis-moi tout !
De son visage balafré de rouge émanait une dose impressionnante de bonheur. Olive hésitait à lui raconter toutes les horreurs qu’il avait vues depuis qu’il était ici. Après réflexion, il arriva toutefois à la fatale conclusion que son devoir n’était pas de laisser Lion dans l’ignorance. Son devoir était de l’informer, de veiller sur lui et d’anéantir toutes les menaces qui le guettaient sournoisement. C’était en tout cas ce qu’il pensait. Avant d’entamer son récit, il prit une longue inspiration.
- Je me suis réveillé ici hier matin, sans rien comprendre. En inspectant les alentours, j’ai fini par trouver ces chaînes et une lettre qui, outre le fait de me traiter de gros molosse, m’annonçait que j’étais apparu au seizième siècle pour défendre Soul Edge au cours d’un combat crucial pour le sort de l’humanité.
- Moi, la lettre m’a traité de pauvre cinglé, ricana Lion en plongeant un doigt à l’intérieur de sa cicatrice saignante. Comme si j’étais cinglé.
- Tu vas peut-être me trouver idiot, mais j’ai mis un moment à m’emparer de mes chaînes. J’avais un peu peur. Je me demandais si ça allait me faire mal, surtout.
- Et ça fait très mal.
- Oui, mais je ne regrette rien. Je ne les ai ramassées qu’après avoir émergé de mon rêve. J’ai alors vu un homme qui me ressemblait et qui portait une armure pourpre. Il se tenait debout, près du Marquis Rouge et d’une femme froide qui avait une longue mèche de cheveux devant un œil.
Lion sursauta et tapa dans ses mains. Il avait l’air surexcité.
- Qu’est-ce qu’il t’a dit ? s’écria-t-il.
- Il m’a ordonné de veiller sur les membres de la famille Von Heidern pour l’éternité. Et aussi d’utiliser le pouvoir de Chronos pour remédier à tous leurs maux.
- Le pouvoir de Chronos ?
Olive marqua une courte pause avant de prendre finalement son courage à deux mains.
- Je crois que j’ai le pouvoir de remonter le temps, soupira-t-il.
- Tu veux rire ?
Les traits de Lion s’étaient assombris, il doutait de lui. Cela lui fit mal.
- Non. Ce matin, j’ai découvert ton cadavre. Tu avais un trou béant à la place du cœur. Pour m’assurer que tu étais bien mort, je t’ai touché. C’est là que le temps a reculé, je pense. Je me suis évanoui, puis réveillé dans un passé proche. Je crois que je me suis retrouvé au moment où je venais de ramasser mes chaînes. Mais j’étais néanmoins conscient du danger qui pesait sur toi, et c’est pourquoi j’ai accouru pour te sauver du garçon à l’arc qui a fui après mon arrivée. Visiblement, c’est lui qui t’a tué. Ou qui t’avait tué.
Hébété, Lion enfouit sa tête entre ses genoux et fondit en larmes. Olive fut pris de l’irrésistible envie de le rassurer et de le consoler. Pour ce faire, il entreprit de poser une main sécurisante sur lui.
- Ca va aller, Lion.
A peine sa main gantée de pourpre fut-elle entrée en contact avec l’épaule secouée de sanglots que le corps de Lion commença à se braquer dans tous les sens. Ses yeux se révulsèrent et des cris rauques, salivants, absolument inhumains, jaillirent de sa bouche. Placide, Olive s’agenouilla au-dessus de lui de manière à maintenir sa tête et ses épaules bien appuyées contre le sol.
- Lion ? Calme-toi ! Tu te fais du mal !
Surgit un hurlement plus atroce que les autres.
- Je… Non ! Il… Il est… Il est en train de me faire crever ! | |
| | | Zhou You Grand maître du dojo
Nombre de messages : 335 Age : 39 Localisation : Dojo Date d'inscription : 24/05/2007
Feuille de personnage Nom :: Zhou You
| Sujet: Re: Destinées Dim 2 Sep - 12:43 | |
| Quel pouvoir plus qu'intéressant, Olive promet d'être horriblement pénible comme personnage. | |
| | | Shenlong Destructeur de dojo
Nombre de messages : 352 Age : 36 Date d'inscription : 25/05/2007
| Sujet: Re: Destinées Dim 2 Sep - 13:24 | |
| Tu m'étonnes. En tout cas, voila comment Lion est parvenu à s'en sortir. Je ne m'attendais certainement pas à ce qu'Olive ait une apparence pareille sinon.
Ah oui, et Lion est encore plus dégueulasse que dans la première fic. | |
| | | Edge Métalleux
Nombre de messages : 341 Age : 35 Localisation : Tours Date d'inscription : 27/06/2007
Feuille de personnage Nom :: Poilous-King
| Sujet: Re: Destinées Dim 2 Sep - 14:51 | |
| Au début, je comprenais rien du tout car Lion était encore vivant. Puis je me suis dit "c'est l'histoire vue de son point de vue". Bah finalement c'était encore autre chose. Par contre, quelle entrée fracassante d'Olive ! Et quel pouvoir !! | |
| | | Shenlong Destructeur de dojo
Nombre de messages : 352 Age : 36 Date d'inscription : 25/05/2007
| Sujet: Re: Destinées Dim 2 Sep - 16:40 | |
| Ouais, mais ça dépend de comment tu l'utilise, un peu comme dans les nouveaux Prince Of Persia. C'est-à-dire pas comme ça : https://www.youtube.com/watch?v=Ycf7zwxo6mc | |
| | | Olive Grand guerrier
Nombre de messages : 310 Age : 37 Localisation : Entre Compiègne et Paris Date d'inscription : 02/06/2007
Feuille de personnage Nom ::
| Sujet: Re: Destinées Dim 2 Sep - 23:16 | |
| J'ai eu les deux mêmes premières réactions que toi, Edge ! Je me trouve extraordinairement stylé, comme personnage. Les chaînes me font un peu penser à Shun d'Andromède dans "Les Chevaliers du Zodiaque" et le pouvoir à Hiro dans "Heroes" (Lion, te serais-tu un tantinet inspiré de la série ?)... Voilà par ailleurs tout relancé puisque, j'imagine, Lara, Fred et Dabilahro sont eux aussi re-vivants... Zhou ==> Ah ah, je vais t'en faire baver !! Sinon, Lion, c'est évidemment à nouveau très bien écrit mais c'est la première fois que tu laisses du suspense comme ça... Là, je me demande : "Mais qu'est-ce qu'il a ce Lion (le perso) : je le sauve, je le réconforte et il me fait une crise d'épilepsie dans les bras !"... Dernière chose : merci pour le "gros molosse" ! | |
| | | Lion Rafale Psychopathe ambulant
Nombre de messages : 288 Age : 39 Localisation : Psycholand Date d'inscription : 18/06/2007
| Sujet: Re: Destinées Lun 3 Sep - 0:28 | |
| Il se peut effectivement qu'Olive (le perso) en fasse baver à pas mal de monde. Enfin bon, pour le moment, gardez bien en tête qu'il a fait reculer le temps sans trop le vouloir, un peu par hasard... ^^ Mais c'est un bon début pour emmerder le monde.
Franchement, je ne pense pas avoir été inspiré par Heroes, ni même par les Chevaliers du Zodiaque.
- Heroes : je ne suis pas vraiment fan, j'en ai regardé quelques épisodes mais j'ai préféré arrêter après une scène où une blonde saute d'un pont pour montrer qu'elle est capable de régénérer ses tissus. J'ai trouvé ça un peu "gros" en fait. Bon, ce n'est pas mal fait, mais je n'accroche pas, question de goûts.
- Les Chevaliers du Zodiaque : je n'en ai jamais regardé un seul épisode. On m'a dit que l'Edge de ma fic faisait un peu penser à ces fameux chevaliers, mais honnêtement, c'est purement involontaire de ma part. Moi, j'étais fans de Ranma 1/2 à l'époque.
En fait, le pouvoir qu'a Olive sur le temps est une continuité logique de la psychologie et de la signification de son personnage. Pour le moment, ça ne saute sûrement pas aux yeux, mais quand il va évoluer, vous vous rendrez compte qu'il ne pouvait pas avoir un autre pouvoir que celui-ci. Idem pour son arme, véritable symbole de ce qu'il est. | |
| | | Zhou You Grand maître du dojo
Nombre de messages : 335 Age : 39 Localisation : Dojo Date d'inscription : 24/05/2007
Feuille de personnage Nom :: Zhou You
| Sujet: Re: Destinées Lun 3 Sep - 13:58 | |
| Ouaiiiis Ranma en force Lion ! Hé pour le fait que Lion soit en train de se faire une crise d'épilepsie j'imagine que c'est du au paradoxe temporel qui fait qu'au moment ou il fait sa crise dans l'"autre" temps Otori était en train de le buter, d'où la souffrance immonde et irrépréssible qui l'assaille | |
| | | Olive Grand guerrier
Nombre de messages : 310 Age : 37 Localisation : Entre Compiègne et Paris Date d'inscription : 02/06/2007
Feuille de personnage Nom ::
| Sujet: Re: Destinées Lun 3 Sep - 14:48 | |
| Zhou ==> Ah, why not ? Lion ==> Qu'il en soit ainsi. J'ai jamais regardé "Les Chevaliers du Zodiaque" mais j'ai lu le manga que j'ai trouvé pas mal. Quant à Ranma, j'ai jamais aimé... J'étais plus DBZ et Cat's Eye, étant gosse. A part ça, j'ai bien aimé Heroes. C'est la seule série-qu'on-nous-assène-sur-le-coin-de-la-tronche-sans-pouvoir-l'éviter à laquelle j'ai accroché depuis longtemps d'ailleurs...
Dernière édition par le Lun 3 Sep - 19:25, édité 1 fois | |
| | | Shenlong Destructeur de dojo
Nombre de messages : 352 Age : 36 Date d'inscription : 25/05/2007
| Sujet: Re: Destinées Lun 3 Sep - 16:28 | |
| Et pourtant ça pète Ranma.
Sinon, je pense que l'expliquation de Zhou quant à la crise Lion est correcte. C'est à peu de choses près ce que j'ai pensé lorsque j'ai lu le passage. | |
| | | Olive Grand guerrier
Nombre de messages : 310 Age : 37 Localisation : Entre Compiègne et Paris Date d'inscription : 02/06/2007
Feuille de personnage Nom ::
| Sujet: Re: Destinées Lun 10 Sep - 20:47 | |
| Lion, je t'encourage vivement à nous mettre un nouveau chapitre (maintenant que je suis arrivé, j'aimerais bien savoir qui je flingue).^^ J'espère toutefois que tu n'es pas encore tout à fait sans ordi relié à internet... Si te plé, si te plé, si te plé ! | |
| | | Edge Métalleux
Nombre de messages : 341 Age : 35 Localisation : Tours Date d'inscription : 27/06/2007
Feuille de personnage Nom :: Poilous-King
| Sujet: Re: Destinées Lun 10 Sep - 22:43 | |
| Comprenez-le, le pauvre Lion. Quand on est pas d'humeur à écrire une fic, ou que l'envie nous manque, ca devient difficile. Alors il ne reste plus qu'à attendre que le temps fasse son office et nous rende gaieté et/ou envie. Un épisode écrit dans de mauvaises conditions est passible d'être un épisode moyen. C'est donc aussi un peu dans votre propre interêt que cela tarde un peu, j'imagine. ...mais c'est vrai que moi aussi j'attends vivement le prochain chapitre. Sois aussi prompt que possible ! | |
| | | Lion Rafale Psychopathe ambulant
Nombre de messages : 288 Age : 39 Localisation : Psycholand Date d'inscription : 18/06/2007
| Sujet: Re: Destinées Lun 29 Oct - 20:03 | |
| Chapitre 3 : Les Lois Du Sang
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Partie 7 : Un Très Mauvais Pressentiment
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- Cinq personnes sont arrivées, hier soir, déclara la réceptionniste de l’auberge d’une voix ronde. Je pense que ce sont les personnes que vous cherchez.
C’était une grosse matrone blonde, basse, mûre et emmitouflée dans d’épais vêtements. Fred la trouvait laide. Cependant, ses joues blanches et ses jolies petites pommettes roses rehaussaient l’allure générale de son visage, lui conférant d’évasifs aspects enfantins assez attendrissants. A en croire le long monologue dans lequel elle s’était lancée, elle était également très bavarde.
- Trois hommes et deux femmes, continuait-elle. L’un d’entre eux revêt une armure terrifiante. Quand je l’ai vu, je n’ai pas pu m’empêcher de frissonner. Ce que je vais vous dire est idiot, mais ce jeune homme laisse vraiment l’impression qu’il n’est pas de ce monde, il porte vraiment le mal sur lui. C’est d’ailleurs lui qui a commandé à manger et à boire pour son groupe. Ils se sont assis là-bas.
Elle pointa du doigt une table quelconque noyée parmi d’autres. Fred n’y fit pas attention. Il attendait patiemment le moment où elle allait se décider à lui indiquer la chambre de Lara et Dabilahro. Heureusement, le monologue était d’une fluidité à faire pâlir d’envie le charmant minois d’Edge, ce qui l’aidait beaucoup à faire preuve d’autant de dextérité.
- Une fois à table, ils se sont montrés d’une grossièreté sans nom ! L’une des deux femmes, très masculine, a soupé affaissée sur les genoux d’un homme qui, si j’ai bien compris, est son frère. C’était honteux ! Ils parlaient tous si fort que personne n’osait même plus ouvrir la bouche.
- Sont-ils toujours ici ? hasarda Fred de manière à faire avancer les choses.
Mais la réceptionniste était coriace, elle ignora sa requête.
- Si je n’étais pas terrorisée par celui qui porte l’armure démoniaque, je les aurais volontiers mis dehors !
A bout de souffle, elle marqua une pause avant d’aboutir à ce qu’il espérait. Elle s’avouait enfin vaincue.
- Ils ont passé la nuit dans une chambre, au premier étage. Ce matin, des clients se sont plaints qu’ils les avaient empêchés de dormir en faisant du bruit. J’ai préféré ne rien dire. De toute façon, ils ne sont plus que deux. Les trois autres sont partis avant le lever du jour. Ce sont des amis à vous ?
- Non, je… Je veux dire que… Oui, bredouilla Fred. Je les connais un peu et je dois les voir pour régler une affaire urgente.
Les yeux de la matrone, neutres jusqu’ici, s’assombrirent soudainement. Les traits de son visage se crispèrent déraisonnablement, avant de se fermer complètement. Elle ne semblait plus avoir envie de le retenir. Fred eut du mal à contenir son soulagement.
- J’aurais dû commencer par là, ricana-t-il.
Elle le foudroya du regard.
- Quant à moi, j’aurais dû me douter que vous n’étiez pas clair, marmonna-t-elle. Ces dessins sur vos vêtements sont des symboles de sorcellerie. Comment ai-je pu être assez sotte pour penser que vous n’étiez pas comme eux ?
Il baissa les yeux et observa les quatre sceaux de Salomon brodés sur le devant de sa chemisette.
- Des symboles de sorcellerie ? répéta-t-il, moqueur. Je ne sais pas vraiment. Ils me font d’avantage penser à des symboles alchimiques. Enfin, j’imagine que quelqu’un comme vous ne fait pas la différence entre ces deux choses pourtant bien distinctes.
- Ce sont des arts occultes ! cracha-t-elle. Ne m’adressez plus la parole ! Allez donc rejoindre vos camarades. Ils sont au premier étage. Prenez l’escalier sur votre droite, c’est la porte au fond du couloir.
Satisfait, Fred emprunta le chemin indiqué sans un dernier mot. Le couloir était long, sale, ses parois bosselées et tapissées de papier sombre. Une réceptionniste misérable au service d’une auberge misérable. Il se demanda comment les cinq déchets avaient trouvé les moyens se payer quelques heures ici. Peut-être avaient-ils tué des innocents afin de se remplir les poches de pièces. Ou peut-être n’avaient-ils même pas réglé l’addition, profitant de la véritable terreur qu’ils inspiraient aux gens. Dans tous les cas, ils ne s’étaient pas montrés honnêtes.
- Je vais vous apprendre la politesse, bande de pourritures, murmura-t-il en s’arrêtant devant la dernière porte.
D’un coup de talon étouffé, il l’ouvrit. Il découvrit une petite chambre puante aux murs beiges, sommairement meublée, munie d’une seule fenêtre dont les vitres poisseuses salissaient la lumière du jour. L’atmosphère était humide et répugnante, comme enlisée dans une substance boueuse. Il n’était pas difficile de croire que des créatures néfastes avaient passé la nuit ici. Cet endroit avait servi de tanière au mal, il portait désormais sa griffe indélébile.
Zhou n’avait pas menti. Une femme et un homme aux cheveux châtains dormaient paisiblement dans un lit, leurs deux corps immobiles tournés l’un vers l’autre, en partie recouverts par un drap fin. Il avança doucement jusqu’à eux. Sur sa droite, posés à même le sol, il distingua une robe noire, un éventail en plumes, une étrange perruque blanche, une cotte de mailles, ainsi que toutes les pièces d’une armure pointue. Au centre du tas d’affaires trônaient une faux à l’allure terrifiante et un katana.
- L’ensorceleuse dégénérée et le barbare à l’ombre violette, chuchota-t-il en se penchant sur les deux endormis. Vous n’êtes déjà plus que de l’histoire ancienne.
Il ouvrit la sacoche accrochée à sa ceinture, en sortit une fiole qu’il vida sur la lame noire de son épée. Juste au cas où. Le poison n’avait pas d’odeur mais sa texture verdâtre faisait briller le métal de mille émeraudes étincelantes. Il leva son arme brillante au-dessus du visage de la femme en esquissant un sourire tamisé.
- Adieu !
Une souffrance intolérable explosa soudain en lui, s’empara de la totalité de son être. Elle le fit reculer d’une dizaine de pas tremblants, avant de le coucher à coups de spasmes. Il sentit ses yeux se retourner dans ses orbites et ses glandes salivaires s’agiter. Des sensations saillantes et paralysantes à la fois. Il voulut hurler, mais le son resta coincé au fond de sa gorge ronronnante. Humides et impuissants, ses gémissements étaient recouverts par des plaintes masculines, elles-mêmes enveloppées dans des hurlements féminins qui lui paraissaient venir de très loin.
- Les anges me parlent ! fit une voix suraiguë. Ils me susurrent à l’oreille des suggestions indécentes !
Au cours d’un mirage effroyablement précis, Fred se vit mourir. Un monstre diaphane duquel émanait de la lumière violette le bloquait contre un mur rouge, tandis qu’une lame bicolore fondait sur sa gorge. Une paire d’yeux fluorescente attira son attention. Une paire d’yeux obscène, une paire d’yeux qui se détachait de tout le reste, une paire d’yeux trop bleue. Tout se passa très vite ; son cou fut sectionné, sa tête sombra au fond d’une mare de sang.
- Je devais régner sur ce monde ! râla une voix masculine.
La vision cauchemardesque se dissipa, la souffrance avec. Il put se remettre sur ses jambes flageolantes et constater que les deux pourritures ne dormaient plus, qu’elle pleurait au-dessus du sol, visiblement bouleversée, et qu’il était accroupi près d’elle, apparemment énervé. Tous deux étaient aussi nus que deux vers écœurants.
- Pars d’ici tout de suite ! pesta l’homme en se tournant subitement vers Fred.
Dabilahro ; le démon en armure noire, le barbare à l’ombre violette. Une vraie tête à claques. Ses traits étaient d’une curieuse finesse, ses yeux d’un bleu improbable, son corps nu d’une pâleur luisante de transpiration. Il semblait être le petit frère du détenteur de Soul Edge de qui tout le monde avait rêvé. Leurs physiques arboraient de nombreuses similitudes, en tout cas.
- Pars d’ici tout de suite, répéta-t-il. Sinon, les horreurs que tu as aperçues deviendront bientôt réalité. Tu perdras ta tête.
Fred resta muet, hypnotisé par les yeux du barbare. Une paire d’yeux obscène, une paire d’yeux qui se détachait de tout le reste, une paire d’yeux trop bleue. Plus il l’observait, plus elle le provoquait. Il fut pris d’une envie saisissante, viscérale : celle de faire parler la lame de son épée, de lui ordonner de crever cette satanée paire d’yeux. Troublante obsession prise au piège dans une cage d’acier, ce désir ruminait avant tant de brutalité que dès qu’il lui vint à l’esprit, Fred fut alors incapable de penser à autre chose.
- J’ai très envie de t’entendre m’implorer de te laisser la vie, murmura-t-il sans même s’en rendre compte.
Il avait parlé sur un ton qu’il ne connaissait pas, dont il n’aurait pas soupçonné l’existence. Sardonique, accompagné d’un interminable frisson le long de sa colonne vertébrale. C’était comme si le sentiment de haine aux proportions démentes ne s’était pas seulement emparé de son corps et de son esprit, mais aussi des profondeurs inexplorées de son être. Il devait tuer ce Dabilahro, il fallait à tout prix qu’il l’élimine. S’il ne le faisait pas, jamais cette sensation au goût amer ne le quitterait.
Tue-le ! lui ordonna une voix tapie au fond de sa tête devenue étrangement légère, difficile à identifier mais qui ne lui semblait pas totalement inconnue. Décide-toi ! Si tu ne le fais pas maintenant, l’occasion va s’envoler et ne reviendra pas avant un bon moment.
- J’ai dû mal comprendre ce que tu viens de dire, sale chien insolent, ricana le barbare, un rictus au coin des lèvres, son regard pointu planté dans la chair de Fred.
C’est le moment de te jeter sur lui ! Vas-y ! Tu as peut-être peur de t’attaquer à lui, parce que tu sais très bien que si tu le fais, aucun de vous deux ne survivra… Mais je t’assure que c’est la meilleure solution. Tue-le ! Pour le bien de l’humanité ! Tue-le ! Tue-le ! Tue-le !
- Répète ce que tu as osé me dire, continuait calmement Dabilahro tandis que la voix dans la tête de Fred, qui avait fait preuve d’une fermeté sereine lors de sa première intervention, braillait désormais comme une furie.
Tue-le ! Offre ta vie pour l’humanité ! Tu peux le faire ! Tu dois le faire, Fred ! Fais-le ! Tue ce serviteur de Soul Edge ! Maintenant !
Arriva un moment où Fred ne supporta plus d’entendre la chose qui lui perforait l’esprit à l’aide de cris déchirants. Pour lui échapper, il décida de se ruer sur son ennemi, sans trop réfléchir aux conséquences dramatiques que ce geste pouvait amener.
- Je vais te tuer, grommela-t-il de son nouveau ton – il lui provoquait toujours de puissants frissons d’aversion – tout en chargeant dans la direction du barbare.
N’aie pas peur de la mort… Elle sera utile, plus qu’utile, je te le promets.
Aveuglée par la haine, la lame de Fred n’entailla personne. La seule chose qu’elle parvint à éventrer fut l’oreiller sale qui gisait derrière les têtes de Dabilahro et de Lara. Une éruption blanche et cotonneuse jaillit des entrailles béantes du coussin et ne tarda pas à s’éparpiller partout dans la chambre, flottant telle une vague colossale destinée à défier les lois de la pesanteur.
- Je t’avais prévenu, Fred. Je t’avais dit de dégager d’ici. Mais tu n’as pas voulu m’écouter. Regrette-le.
Fred ressentit une douleur vive dans le genou gauche. Puis un court moment d’absence durant lequel il n’eut que vaguement conscience de planer dans le vide, de la même façon que les centaines de plumes d’oie qui nageaient autour de lui. La collision entre l’arrière de son crâne et le sol fut brutale, il eut l’impression qu’un feu d’artifice aux lueurs rouges et assourdissantes éclatait sous ses paupières closes.
- Il est l’heure de mettre fin aux jours de cette créature minuscule, de cette créature de cristal. Je t’en prie, exquise machine à tuer, pousse donc l’ultime hurlement, celui dont les vibrations lui seront fatales.
Les paroles venaient de loin, comme tout le reste. Les yeux fermés, l’esprit embrumé, Fred n’était plus un acteur de la scène qui était en train de se produire ; il en était un spectateur aux sens altérés. Il avait mal, envie de vomir et l’impression que sa tête tournait sur elle-même. L’évanouissement le guettait.
- Non, je préfère ne pas courir le risque de tenter de le tuer. Si je le faisais, il se pourrait que vous et moi mourions peu après lui.
Il voulut ouvrir les yeux, mais un puissant choc s’abattit sur sa pommette gauche. Il n’eut pas mal car l’inconscience l’avait déjà happé.
Dernière édition par le Mer 31 Oct - 14:18, édité 1 fois | |
| | | Olive Grand guerrier
Nombre de messages : 310 Age : 37 Localisation : Entre Compiègne et Paris Date d'inscription : 02/06/2007
Feuille de personnage Nom ::
| Sujet: Re: Destinées Mer 31 Oct - 1:12 | |
| Heureux d'avoir un peu de lecture !! Chapitre intéressant, ma foi, et j'imagine que le suivant nous apprendra pourquoi Lara et Dabi ont sauvé leur peau (même si j'imagine que j'y suis pour quelque chose). :fier: Cela dit, le début du texte, bien qu'amusant avec la bonne femme, ne m'a pas paru investi de la même verve épique et/ou "gore" que le reste et m'a laissé sans savoir quoi en penser. Heureusement, la suite était plus dans le ton ! A part ça, tu as réussi à me faire marrer en faisant une faute de "notion", appelons ça comme ça : vers la fin, tu as écrit "défier les lois de l'apesanteur" alors que j'imagine que "défier les lois de la pesanteur" serait mieux venu. Cette confusion est très drôle quand on y réfléchit un peu. Mais je me fiche pas de toi, n'aie crainte. Bref, je veux savoir ce que je fais dans la suite, tonton ! | |
| | | Zhou You Grand maître du dojo
Nombre de messages : 335 Age : 39 Localisation : Dojo Date d'inscription : 24/05/2007
Feuille de personnage Nom :: Zhou You
| Sujet: Re: Destinées Mer 31 Oct - 1:36 | |
| Bien bien bien, cool on a de la lecture ! Chouette ! Heu... LA SUIIIITE ! | |
| | | Shenlong Destructeur de dojo
Nombre de messages : 352 Age : 36 Date d'inscription : 25/05/2007
| Sujet: Re: Destinées Mer 31 Oct - 2:27 | |
| C'est vrai que c'est bien d'avoir une suite.
Et celle là était attendue après la résurrection de Lion. | |
| | | Lion Rafale Psychopathe ambulant
Nombre de messages : 288 Age : 39 Localisation : Psycholand Date d'inscription : 18/06/2007
| Sujet: Re: Destinées Mer 31 Oct - 14:26 | |
| Les épisodes ne seront peut-être pas postés à un rythme aussi soutenu qu'avant (du moins pas pour le moment étant donné que je ne suis pas sur MON ordinateur mais je devrais avoir le mien dans moins de deux semaines donc pas de souci) mais je vais faire de mon mieux pour que vous ayez de la lecture assez régulièrement. En plus, la petite pause totalement indépendante de ma volonté m'a rempli d'inspiration.
Olive, pour la faute, j'avoue que j'ai ri quand j'ai compris la différence entre les deux termes. Si ça avait été volontaire de ma part, j'aurais considéré ça comme un putain de jeu de mots... Malheureusement, ça ne l'était pas, j'ai donc corrigé.
Pour le passage avec la femme de l'auberge... Qu'en dire ? Disons que j'avais envie d'écrire un passage un peu plus "classique" et "réaliste" que ce que je fais d'habitude. Je trouve ça marrant, une fois de temps en temps, ça donne un peu plus de vie au récit. | |
| | | Edge Métalleux
Nombre de messages : 341 Age : 35 Localisation : Tours Date d'inscription : 27/06/2007
Feuille de personnage Nom :: Poilous-King
| Sujet: Re: Destinées Mer 31 Oct - 21:11 | |
| C'est vrai qu'il est bon d'avoir certains passages plus "réalistes". Les héros ont beau être transcendés par les Epées et avoir des pouvoirs, il n'en faut pas moins oublier qu'il sont au beau milieu de gens tout à fait normaux et rationnels. Bref, c'était la p'tite remarque du jour ! Par contre, mon pauvre "I Wish I Had an Angel", j'ai pas eu le temps de lire beaucoup plus que le début, mais promis, demain, je finis ca et j'dis ce que j'en pense ! Bon, voilà, j'ai enfin tout lu. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ca fait plaisir de retrouver tous nos héros. Quant au style, il n'a pas perdu de sa finesse et de son efficacité. C'est toujours aussi bon, vivement la suite. | |
| | | Lion Rafale Psychopathe ambulant
Nombre de messages : 288 Age : 39 Localisation : Psycholand Date d'inscription : 18/06/2007
| Sujet: Re: Destinées Sam 10 Nov - 20:06 | |
| Chapitre 3 : Les Lois Du Sang
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Partie 8 : Cesse D’Etre Un Minable
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- Lion, où te caches-tu ? murmura Leona en scrutant l’horizon verdoyant et bercé par le soleil de son œil fatigué.
Elle s’était parlée à elle-même, pour la forme, ou plutôt par ennui – cela faisait en effet près d’une matinée entière qu’elle s’était lancée à la poursuite de son frère introuvable à travers un paysage immonde et coloré qui semblait ne pas avoir de frontières – mais l’imbécile qui la suivait à la trace, qui marchait dans la silhouette disproportionnée de son ombre, décida cette fois de s’improviser son écho.
- Lion, où te caches-tu ? brailla-t-il de sa voix de chèvre enrhumée.
La paupière lourde, Leona s’immobilisa soudain avant de se tourner lentement vers lui. Un subtil mélange de lassitude et d’agacement s’était emparé d’elle, lui procurant une profonde sensation de mal-être. Ses nerfs, engourdis par tout le négatif qui n’avait de cesse de s’abattre sur elle, s’apprêtaient à s’endormir pour la faire plonger malgré elle au cœur d’une léthargie sans fin. Non qu’elle crût un tel phénomène susceptible d’arriver, mais c’était ce qu’elle éprouvait, en tout cas, et il s’agissait d’une impression vraiment très désagréable.
- Anussim, commença-t-elle, les dents douloureusement serrées et s’efforçant de ne rien laisser paraître du flot d’émotions à la fois anesthésiantes et rageantes qui ruisselait en elle, s’il te plaît, je t’en prie, ferme ta putain de gueule.
Grande ouverte, bordée de deux rangées de petits crocs parfaitement blancs, la putain de gueule dont il était question se préparait à donner naissance à un torrent de paroles démesurées non seulement de par leur taille, mais aussi de par leur vide de signification. La putain de gueule était sur le point de proférer tout un tas de conneries à propos du désespoir qu’octroyait l’absence de Lion. Leona ne le devinait même pas, elle le savait. Tout comme elle savait que le demeuré à qui appartenait la putain de gueule la trouvait belle et terriblement désirable. Elle savait ces choses car elle avait le pouvoir de les savoir. Grâce à son œil.
- Je sais ce que tu penses, je sais ce que tu as envie de dire et je sais tout ce que tu ressens, marmonna-t-elle.
En s’approchant de lui avec l’allure d’un animal gracieux, lent mais dangereux, elle l’enveloppa peu à peu dans l’obscurité de son ombre jusqu’à ce qu’il ne fût plus qu’une masse presque informe, presque noire, dont seuls les yeux et le sourire éclataient toujours, presque imperturbables.
- Il est donc normal que tu saches, à ton tour, ce que je pense de toi, ce que j’ai envie de te dire et ce que je ressens quand je regarde ton visage tordu. Tu es d’accord pour que je te l’explique maintenant ? Tu me promets que tu vas fermer ta putain de gueule, quoique je dise ?
Anussim acquiesça à travers un long hochement de tête. A la vue de son expression trop souriante absorbée par la pénombre, plus blême, plus difforme que jamais, n’importe qui aurait eu la bonne idée de prendre ses jambes à son cou pour s’enfuir loin, très loin de lui. N’importe qui aurait eu peur de cet être incolore mais coloré duquel n’avait aucun mal à émaner une multitude d’ondes contradictoires, sombres mais enjouées, folles. Mais Leona n’était pas n’importe qui. En outre, la déraison d’Anussim parvenait à l’amuser, parfois.
- Très bien, alors allons-y. Ce que je pense ? Que tu as intérêt à beaucoup changer si tu veux, qu’un jour, Lion te porte un réel intérêt.
Elle marqua une courte pause lorsqu’elle perçut ce que ressentait le bouffon.
- La répétition du mot « intérêt » t’amuse, n’est-ce pas ?
Aucune réponse, juste un sourire plus béant qu’à l’accoutumée.
- Bref, montre du raffinement, du respect et de l’intelligence, Lion révisera son jugement sur toi et peut-être qu’éventuellement, il réussira à t’apprécier un peu. Par contre, si tu ne changes pas, si tu refuses de mûrir, je pense qu’il finira par te tuer, si je ne l’ai pas fait avant. Le monde est plein de minables, ils sont trop nombreux. Si Lion ou moi en croisons un, nous préférons l’éliminer plutôt que l’autoriser à continuer de respirer le même air que nous. Compris ?
Minuscule hoquet liant fascination et timidité. Leona avait dans l’idée qu’Anussim ne serait jamais capable de mettre en application ce qu’elle venait de lui expliquer, mais elle devait lui donner une chance d’essayer. Elle n’avait pas le choix, il servait la même cause qu’elle. Leurs rangs étaient déjà bien assez affaiblis par les tensions entre Lion et ce foutu Dabilahro. Or, en tant que serviteurs de la sale cause, il leur fallait faire preuve d’unité, de fraternité et d’entraide, ils devaient être aussi soudés que tous les doigts d’une main unique et invincible. En dépit de son aversion pour Dabilahro, Lara et Anussim, elle refusait de laisser des sentiments – les sentiments n’étaient rien de plus qu’une faiblesse propre aux humains – nuire aux projets de Soul Edge. Leur maîtresse se situait bien au-delà de toutes ces conneries. Inutile, donc, d’en rajouter.
- Cesse d’être un minable, reprit-elle de son ton le plus avenant.
Cesse d’être un minable. Ces mots résonnèrent dans l’esprit d’Anussim avec l’écho hurlant d’un coup de poignard. Jamais il n’avait entendu de phrase aussi belle que celle-ci. Intérieurement, il se promit de s’abandonner à elle, à sa merveilleuse signification, dès qu’il en aurait l’occasion. Leona avait réussi à pleinement conquérir son cœur, tout comme Lion avait réussi à le faire avant elle. A partir de maintenant, il n’aurait plus qu’une seule idée en tête : cesser d’être un minable. Pour Lion, si admirable. Pour Leona, si désirable.
- Très bien, fit Leona, tu sais maintenant ce que je pense de toi et ce que j’avais envie de te dire. Passons à ce que je ressens quand je contemple ton visage tordu, ta bouche grimaçante et tes grands yeux écarquillés. Tu ne l’as peut-être pas encore compris, mais je ressens ce que ressentent les personnes que je regarde. Je ressens donc exactement les mêmes choses que toi. Exactement. Par exemple, en ce moment, je ressens la fracture que j’ai infligée à ton minuscule crâne lorsque je t’ai demandé de cesser d’être un minable. Troublant, n’est-ce pas ?
Vaguement surpris, pris au dépourvu, il ne sut quoi répondre.
- Ce qui est drôle, c’est que je te trouve effectivement troublante, se contenta-t-il de ricaner.
- Je ne l’ignore pas, soupira-t-elle en l’empalant du regard.
Elle était en train de l’empaler de son magnifique œil aux couleurs froidement hypnotiques. Que pensait-elle de lui ? Qu’il cessait d’être un minable ? Qu’il avait l’air d’un gros minable ? Il trépignait d’envie de lui poser ces questions, mais préféra se taire, craignant l’éventail de réactions méchantes qu’elle brûlait peut-être d’envie de lui jeter à la figure. A l’instar de Lion, Leona était une jeune femme sévère et exigeante. Et tandis qu’elle resserrait sa longue queue de cheval, il se demanda, l’espace d’un instant, pourquoi il essayait de lui cacher ce qu’il ressentait alors qu’elle pouvait le ressentir rien qu’en le regardant. Elle lisait dans ses pensées comme dans un délicieux recueil de contes macabres, comment pourrait-il jamais être en mesure de lui dissimuler ce qui était écrit entre les lignes ? Il laissa vite cette réflexion de côté, la jaugeant trop compliquée.
- Tu as raison, murmura-t-elle en reprenant la marche, ne réfléchis pas trop. Le monde est plein de subtilités inaccessibles aux petites têtes.
Anussim la rattrapa au pas de course et ne ralentit qu’une fois qu’il fut à sa hauteur. Cesse d’être un minable, lui avait-elle dit et selon lui, cela commençait par là. Il ne pouvait plus se contenter de marcher dans les traces de ses bottes, mais près d’elle, comme son égal, comme l’aurait fait Lion, ce magnifique roi de cœur éperdument amoureux de sa reine au point de la faire sautiller de joie sur le lit d’une chambre plongée dans le noir.
- Sache que je n’apprécie que moyennement la comparaison avec une reine de cœur qui se fait sauter dans une chambre noire, fit tout à coup Leona, l’arrachant à ses pétillantes pensées.
Il dut se retenir de ne pas laisser jaillir sa stupéfaction. Il avait beau connaître le pouvoir de Leona, la clairvoyance qu’elle montrait depuis la veille, il ne pouvait pas s’empêcher d’être étonné chaque fois qu’elle voyait en lui. Il allait lui falloir du temps pour s’y habituer. Il allait aussi lui falloir du temps pour cesser d’être un minable.
- On ne chasse pas le naturel, lui répondit Leona, on ne peut qu’apprendre à le dompter pour le remodeler plus ou moins à sa guise.
Comme de la pâte à modeler ?
- Oui, un peu comme de la pâte à modeler, affirma-t-elle.
Cette fille, décidément pleine de surprises, était capable de tenir une conversation avec un interlocuteur à la bouche cousue. Plus déterminé que jamais à cesser d’être un minable, Anussim pensa très fort à l’image qu’il se faisait de lui-même n’étant plus un minable. Avec un peu de chance, Leona l’apercevrait et serait charmée. Pour ce faire, il imagina un tas de pâte à modeler auquel il allait prêter ses traits. Comment serait-il ? Habillé différemment. Il aimait ses vêtements, mais pensait que Leona et Lion le préfèreraient vêtu différemment. Il visualisa donc un accoutrement fade, sombre et sinistre. Un long manteau noir avec une immense rose…
- Anussim ! s’exclama fermement Leona. Arrête ça tout de suite ! Je n’ai pas le temps de me prêter à tes jeux débiles. Tu as envie de ressembler à un corbeau ridicule ? C’est ton problème.
Il décida de remettre à plus tard sa petite séance de remise en question et d’observer le paysage étonnamment printanier qui défilait humblement autour d’eux. La neige avait vite fondu, l’herbe verte était gorgée d’eau. Le soleil, vrai diffuseur d’une clarté trop brillante pour être sincère, avait quasiment atteint son zénith. Tout paraissait beau, dans le sens surréaliste du terme : les hautes collines arrondies qui se dressaient au loin, les formes kaléidoscopiques des arbres dont elles étaient parsemées, la voûte céleste d’un bleu soyeux et infini, certainement fragile. Sur leur droite dormait un étang. Sa surface plane et embrasée par le soleil dardait une brume scintillante, invisible à l’œil nu, seulement perceptible par ceux qui avaient l’esprit assez ouvert pour la capter.
Envoûté par les caresses spirituelles de l’étendue d’eau, Anussim ne vit pas se dessiner les quelques bâtisses à l’aspect rustique qui ne se trouvaient pourtant plus qu’à plusieurs centaines de mètres de lui. D’un soupir de soulagement, ce fut Leona qui l’avertit qu’ils atteignaient enfin quelque chose, et que Lion faisait partie de ce quelque chose.
- Devant le village, c’est lui, dit-elle en pointant du doigt deux silhouettes noires et rouges qui appartenaient à deux hommes. Il est avec quelqu’un, mais c’est bien lui.
Lion était là, devant lui. Anussim refusa de contenir la joie qui explosa dans son ventre. Se sentant pousser des ailes, il se mit à trottiner en laissant échapper de sa gorge de nombreux petits cris coupants aux sonorités nasales. L’instant d’après, il se jetait au cou de Lion et couvrait de bisous son front et ses pommettes.
- Lion ! Tu m’as tellement manqué ! glapit-il.
La joue gauche de Lion souriait d’un sourire large, abyssal et rouge. Anussim ne put résister à l’envie de passer sa langue sous les lèvres baveuses de la cicatrice. Le sang de Lion était chaud, sucré, laissait un arrière-goût drôlement amer. Le sang de Lion avait le même goût que sa personnalité ; celui d’un bon bonbon tout rouge. Une saveur dont il n’était pas ardu de devenir dépendant.
- Dégage ! fulmina Lion.
Un violent coup de son coude dans la mâchoire d’Anussim appuya sa requête caverneuse. Déséquilibré, le bouffon trébucha, vacilla, avant de perdre totalement l’équilibre. Après quoi il effectua trois galipettes sur le sentier caillouteux en riant. Sous les yeux médusés de Leona qui venait de rejoindre le groupe, il continua de rire même lorsqu’il fut relevé.
- Ne pose plus jamais tes sales pattes sur moi ! Gros dégueulasse !
- Excuse-moi, Lion ! Mais je n’ai pas pu m’en empêcher !
Tandis que Lion essuyait la salive d’Anussim du revers de sa manche, Leona s’approcha de lui et déposa un doux baiser sur ses lèvres. Revoir son frère lui faisait plaisir. Cependant, ce qu’elle ressentait en lui l’attristait. L’inquiétait, même. Lion n’allait pas bien. Il éprouvait de la colère – une colère absolument immonde, qui n’avait rien à voir avec celle que Leona aimait percevoir – ainsi qu’une quantité alarmante de désespoir.
- Qu’est-ce qui ne va pas, Lion ? s’enquit-elle.
Lion demeura silencieux. Quelque chose avait noyé son grand regard noir, d’habitude si brûlant. Désormais, ses yeux étaient vitreux. Ceux d’un mort, d’un mort tiraillé par le chagrin. Qu’est-ce qui avait bien pu le mettre dans cet état déplorable ? La personne qui l’accompagnait ? Leona tourna la tête vers cette dernière pour l’inspecter. C’était un jeune homme de grande taille. Imposant, recouvert d’une armure rouge qui évoquait furieusement les courbes veloutées des pétales d’une rose, il avait les cheveux châtains et les yeux d’une étrange teinte brune piquée de reflets verts. Il était plus facile de lire en lui qu’en Lion. Il s’appelait Olive, venait du vingt-et-unième siècle et maîtrisait, semblait-il, le temps. Certaines zones ombrageuses subsistaient toutefois. Etait-il, oui ou non, celui qui avait fait du mal à Lion ?
- As-tu fait du mal à mon frère ? lui demanda-t-elle d’un ton qui se voulait froid.
L’esprit d’Olive se déverrouilla quelque peu et elle sut tout de suite que ce n’était pas lui le responsable des malheurs de Lion.
- Je ne lui…
- Ce n’est pas toi, l’interrompit-elle. Alors qui ? Pourquoi est-il malheureux ? Réponds-moi !
Olive avait à peine ouvert la bouche qu’un hurlement guttural, inhumain, déchira l’atmosphère paisible. Tous furent surpris, tous plantèrent leurs yeux ébahis dans la chair de Lion, le hurleur.
- Il m’a buté ! rugissait-il sans arrêt, replié sur lui-même et tremblant comme une feuille morte. Ce fils de pute m’a tué ! Il m’a ôté la vie ! Je le hais ! Je le déteste ! Je vais le faire crever !
Ce que Leona endura après avoir posé son œil sur son frère l’effraya. Les entrailles de Lion étaient littéralement dévorées par la haine. Il avait mal. Très mal. Mal d’une douleur dont l’ardeur ne pouvait être comparée qu’à des flammes diaboliques.
- Je vais le faire crever !
Une détonation assourdissante retentit quelque part, non loin de là. La terre frissonna. Leona crut tout d’abord que les émotions de Lion s’étaient trop emballées et que quelque chose venait de se briser à l’intérieur de lui. Durant un moment terrifiant, elle le crut mort.
- Le feu ! Il y a le feu !
Tant elle était déboussolée, Leona mit longtemps à saisir le sens de ces paroles pourtant claires et simples. Puis elle entendit son crépitement affamé, ainsi que des cris de terreur, de douleur. A à peine cinquante mètre d’eux, le village était en feu.
- Allons nous amuser ! s’exclama joyeusement Lion en s’élançant à corps perdu dans le brasier grandissant. | |
| | | Shenlong Destructeur de dojo
Nombre de messages : 352 Age : 36 Date d'inscription : 25/05/2007
| Sujet: Re: Destinées Sam 10 Nov - 22:23 | |
| Bien, bien, bon chapitre encore.
Le pseudo dialogue causé par le don de Leona est vraiment sympa. | |
| | | Olive Grand guerrier
Nombre de messages : 310 Age : 37 Localisation : Entre Compiègne et Paris Date d'inscription : 02/06/2007
Feuille de personnage Nom ::
| Sujet: Re: Destinées Dim 11 Nov - 0:07 | |
| Là, c'est vraiment un très bon chapitre qui renoue avec le style des précédents. Chapeau pour le style à nouveau ! Cela dit , je suis content que les méchants se rassemblent un peu, ce sera plus facile à suivre ! Enfin, je trouve mon texte génial : "Je ne lui...". J'ai la phrase clé dans ce passage ! | |
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| Sujet: Re: Destinées | |
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