Le dojo des anciens
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Le dojo des anciens

Un lieu de savoir et de connaissances... ou de déconne et de non sens, au choix. Des gens plus ou moins bizarres viennent par ici, surtout des bizarres en fait... mais n'ayez pas peur ils ne mordent pas... enfin pas tous...
 
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Lion Rafale
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Lion Rafale
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Lion Rafale


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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeJeu 6 Déc - 11:26

Sans préavis, Zhou bondit sur les deux hors-la-loi, leur infligea trois coups nets et vifs de sa lame, finit en position accroupie. Rapide comme l’éclair. Le petit sournois perdit sa tête ; le gros cochon sa tête et un bras. Trois gerbes de sang jaillirent, les membres sectionnés s’envolèrent, planèrent un court instant, achevèrent violemment leur course en s’écrasant parmi les cailloux qui jonchaient le sentier. Les corps auxquels ils avaient appartenu s’affaissèrent sur eux-mêmes lors d’un silence glacé entrecoupé des rots lugubres d’un oiseau dont le chant rauque s’éleva, puis s’éteignit aussitôt.

- Mince ! croassa la femme à la dague, ses minuscules yeux vicieux et ahuris désormais plantés dans ceux de Zhou. Vous avez vu ? Il a tué Marc et Dorian ! Il les a tués !

- Ce gars a l’air fort ! coassa son camarade d’un rire nerveux. Marc et Dorian n’ont même pas dû avoir l’occasion de comprendre ce qui leur arrivait !

- Imbéciles ! aboya leur chef. Faisons-lui payer ce terrible affront ! Tuons-le ! Nous devrions tirer un bon prix de son sabre lorsqu’il sera mort et détroussé !

Zhou se félicita d’avoir su si facilement détourner leur attention d’Ageha et Edge. A présent, la bohémienne et le guerrier ne risquaient plus rien de la part des trois brigands puisque c’était sur lui qu’ils étaient en train de se ruer, gueulant aussi fort qu’un régiment complet de mercenaires acharnés.

- Tu vas mourir !

Une agile roulade en arrière lui permit d’éviter les trois dents d’acier de l’animal affamé qui fondait sur lui. Il eut à peine le temps de se redresser qu’il dut de nouveau bondir avec l’habileté d’un félin afin d’anéantir un nouvel assaut. Si les mouvements des bandits manquaient de précision, ils n’en restaient pas moins mortellement vivaces. Il avait affaire à des bagarreurs, les bêtes concentrées et désormais immobiles qui lui faisaient face étaient habituées à faire parler leurs armes.

- Fredrisch ! Edge ! Restez en dehors de ça ! Ils sont dangereux ! ordonna-t-il d’un ton sans compromis, au cas où ses deux compagnons peu entraînés eussent eu la mauvaise idée de vouloir lui venir en aide.

Il décida qu’il fallait creuser une distance de sécurité entre ses adversaires et lui. Presque au ralenti, il recula donc de quelques pas, sans cesser une seule seconde d’appréhender leurs éventuelles réactions physiques.

- C’est vrai, nous sommes dangereux, cracha la femme au regard vicieux. Tes amis s’en rendront compte par eux-mêmes. Après t’avoir envoyé en enfer, nous les y enverrons te rejoindre.

Loin derrière les malfrats, au centre du chemin, Zhou vit le chasseur tendre la corde de son arc et décocher une flèche. Sa pointe avait la forme et l’aspect d’un croissant de lune – ouvert vers l’ennemi – embrasé par le soleil. Elle fendit la distance qui la séparait de sa cible à une vitesse vertigineuse.

- Viens te battre ! ricanait le brigand qui n’était pas le chef de la bande.

Sa phrase fut ponctuée d’un hurlement ; la flèche d’Otori lui arracha une jambe. Tandis que son membre décrivait un ultime sursaut pareil à ceux du bras et des têtes du petit sournois et du gros cochon, l’estropié tomba en arrière. Il gesticulait frénétiquement dans tous les sens, pleurait à chaudes larmes, braillait des propos indéchiffrables. Zhou profita qu’il fût au sol pour l’achever. Il se jeta en avant et plongea son katana dans l’abdomen du hors-la-loi, sous les yeux stupéfaits de la femme au regard vicieux. Embroché, le malheureux bredouilla une demi-douzaine de gazouillis rouges et humides avant de rendre l’âme.

- Ca suffit ! beugla tout à coup le chef en se débarrassant de son poignard. Je n’ai pas l’intention de me laisser faire par un pantin masqué !

Il attrapa le ninja par le cou.

- Orlane ! continua-t-il. Assure-toi que ses amis ne me dérangent pas ! Je vais lui offrir une mort très lente. Et méfie-toi, ils ont un archer !

La grosse main pleine de vigueur du chef cramponnait sa gorge avec tant de hargne que Zhou éprouvait déjà de sérieuses difficultés à respirer. Son œsophage n’était plus qu’un étau aux parois comprimées par les doigts puissants du balafré à la queue de cheval. S’il ne faisait rien, il allait mourir étouffé dans moins de cinq minutes. Il n’allait cependant pas lui être facile de retourner la situation car rien ne jouait en sa faveur : son katana était resté fiché dans le ventre de l’autre bandit et ses pieds ne touchaient plus le sol – le chef mesurait une bonne tête de plus que lui. Outre ces faits désavantageux, il ne pouvait pas non plus compter sur l’intervention de ses compagnons puisque ces derniers avaient la route barrée par la femme au regard vicieux.

- Souffre, grogna le chef.

Le masque de Zhou ne suffit pas à le préserver de l’haleine fétide qui fut déversée sur lui. Pendant qu’il grimaçait sous les nombreux effets de la douleur et du dégoût, une flèche déchira l’atmosphère un peu plus loin ; Otori venait de manquer sa cible.

- J’espère que tu regrettes d’avoir volé trois vies.

Soudain, Zhou entrevit une solution. Il s’agrippa à l’énorme poignet du brigand, se servit de sa prise pour faire balancer son corps suspendu dans le vide d’arrière en avant. Une fois qu’il eut gagné assez d’élan, il jeta ses jambes par-dessus les épaules massives du chef de façon à ce que la tête brune et poisseuse se retrouvât fermement emprisonnée entre ses genoux. En dépit des brûlures qui lui enserraient la gorge ainsi que de toutes les sensations de malaise en découlant – la pire d’entre elles était l’impression d’être au bord de l’évanouissement –, il parvint, après avoir croisé ses chevilles derrière la nuque à la queue de cheval, à ramener son buste à la verticale. Là, il put commencer à rouer de coups de poing le crâne sale du bandit. Sa vie en dépendait et, avec elle, le sort de beaucoup de monde. En conséquence, il cogna avec toute l’ardeur exigée par une affirmation de telle envergure.

- Lâche-moi, sale petit pantin !

- Toi, lâche-moi ! grommela Zhou.

Au fur et à mesure qu’il frappait, l’étreinte du chef se faisait de moins en moins pesante. Arriva un moment où elle disparut, où le malfrat, sonné, s’effondra. Dès qu’il fut de retour sur terre, Zhou avala une interminable bouffée d’oxygène. Le bien que lui fit l’air en s’engouffrant dans ses poumons manqua de lui soutirer un soupir de soulagement. Puis il toussa. Son cou était meurtri et probablement marqué d’ecchymoses. Rien de très grave. Il s’empressa ensuite d’aller retirer son katana ensanglanté du cadavre dans lequel il trônait, victorieux, mais il n’eut pas le loisir de lui donner l’ordre d’éliminer le balafré et sa camarade car l’arrivée subite et fracassante d’un jeune homme qu’il reconnut aussitôt fit prendre aux événements une tournure décisive.

- Le combattant ! s’exclama-t-il.

Le septième et dernier protecteur de Soul Calibur à s’être éveillé était tout de cuir noir vêtu : pantalon, bottes et ceinture assorties. Son corps luisant et basané arborait fièrement une musculature impressionnante, aux courbes arrondies, parfaites. De type méditerranéen, ses cheveux courts et ses yeux étaient naturellement très bruns. Il se tenait dans une position digne d’un sauveur, le torse bombé, la tête haute, l’index de sa main gauche dirigé vers les deux bandits en signe d’accusation.

- Brigands ! Préparez-vous à subir la colère de Xeno ! clama-t-il en brandissant son arme.

Ses fragments de Soul Calibur se situaient à l’intérieur des deux parties d’un chakram – deux lames semi-circulaires possédant la capacité de s’assembler l’une à l’autre dans le but de former un disque aux contours bleutés et aiguisés dont le diamètre longé par une poignée en bois mesurait une vingtaine de centimètres.

- Xeno ? répéta le chef qui se remettait péniblement debout, hagard.

Le combattant courut jusqu’à lui, posa un pied sur sa tête, prit une impulsion gargantuesque. Tel une vrille humaine, il s’envola dans les airs, tournoya plusieurs fois sur lui-même, effectua un élégant salto. Le chakram fut lancé. Il décrivit en sifflant une trajectoire triangulaire, durant laquelle il trancha les gorges du chef et de la femme aux yeux vicieux, avant de réintégrer la main de son propriétaire alors que celui-ci se réceptionnait gracieusement sur ses jambes. Les deux malfrats s’affaissèrent dans les deux flaques de sang qui grandissaient sous leurs pieds, alimentées par leurs veines jugulaires ouvertes.

- Xeno vous a vaincus et Xeno vaincra le mal !


Dernière édition par le Sam 8 Déc - 20:41, édité 1 fois
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Shenlong
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeJeu 6 Déc - 20:41

Bienbienbien ces dernieres parties. Les brigands sont un peu caricaturaux par contre (bien que moins que Xeno qui risque de s'en prendre plein la gueule dans cette fic, attentions aux excès de gratuité), ce qui donne presque un air de Souledge Warriors à ce chapitre.
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeJeu 6 Déc - 23:21

Excellent épisode, et l'entrée de Xeno est vraiment une surprise !

C'est vrai qu'il a l'air caricatural...mais bon, ca fait partie du charme Xenoguerrier, aussi , hein !
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeVen 7 Déc - 0:01

Bon, je m'étais connecté ce matin à l'arrache pour poster mon épisode, mais je n'ai pas eu le temps de répondre aux commentaires.

Donc...

Je suis d'accord avec toi, Edge, en ce qui concerne le personnage de Dabilahro. Pour le moment, j'aime tous mes personnages mais j'avoue que j'ai un léger faible pour le duo Dabilahro/Lara. Si je n'étais pas l'auteur de cette fic, je serais leur plus grand fan. Je les kiffe.

En ce qui concerne Xeno, j'ai volontairement opté pour la caricature du mec balèze. Certaines personnes sont modestes et discrètes, le personnage de Xeno ne l'est pas. Ca n'a rien de personnel, je n'ai rien contre Xeno (le vrai), c'est juste que c'est un style qui n'était pas encore présent dans cette fic (le personnage de Lion est ultra prétentieux mais je pense profondément qu'ils ne sont pas comparables) et que j'ai donc eu envie d'inclure. Après, je ne pense pas qu'il s'en prendra plus dans la gueule que les autres, même si je ne peux rien dévoiler... Va falloir être patient et attendre sagement la suite pour voir ce qu'il en sera !
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeVen 7 Déc - 16:12

L'épisode suivant est très court, il sert de passerelle entre les premiers épisodes (classiques) de ce chapitre et les épisodes à suivre, qui seront bien plus délicats à écrire (et à lire, pour certains ^^).

Au passage, il permet d'approfondir un peu le personnage du gros molosse.
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeVen 7 Déc - 16:18

Chapitre 4 : Défis En Série

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Partie 4 : Protecteur

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Le vent était certes calme – pour l’instant – mais il n’empêchait qu’il venait du nord et que, bientôt, il amènerait d’énormes nuages gonflés d’eau. Ces derniers s’empresseraient de prendre le pouvoir, ils chasseraient le soleil, l’enverraient se coucher pour une longue éternité. Le règne tyrannique de la brume, de la neige, du brouillard et de la grêle pourrait alors débuter, recouvrir le monde de son souffle de givre, anéantir la terre de tous ses sourires, de toutes ses ambitions. De temps en temps, l’astre lumineux parviendrait peut-être à gratter quelques petites parcelles de ciel, à montrer le bout de son nez, ce qui ne manquerait pas de nourrir d’espoirs ses sujets opprimés. De faux espoirs. Car le vent ramènerait automatiquement à la vie le moindre cumulus détruit, le moindre petit nuage tué. Après tout, le vent était le maître du temps, il faisait ce que bon lui semblait.

- Pourquoi ne m’a-t-il pas entendu lorsque je l’ai appelé ? soupira tristement Olive en quittant le ciel des yeux. Pourquoi a-t-il fallu qu’il se lance à la poursuite de trois personnes insignifiantes ? Ne sait-il pas que le monde est dangereux, qu’il ne doit pas se déplacer sans moi, sous peine d’être tué ?

Sur les traces de Lion depuis que celui-ci avait précipitamment quitté le village auquel il avait – auquel il était probable qu’il eût – lui-même mis le feu, il commençait à se faire du mouron pour lui. « Protège les membres de la famille Von Heidern, veille sur eux pour l’éternité. Le pouvoir de Chronos te servira à les servir, à remédier à tous leurs maux, si douloureux soient-ils. », lui avait dit l’homme qui lui ressemblait trait pour trait lorsqu’il avait daigné s’emparer de ses chaînes, et c’était bien ce qu’il comptait faire. Il en ressentait le besoin démesuré, viscéral, vital. Il ne manquerait pas à ses devoirs, convaincu qu’il était d’avoir été appelé ici pour deux raisons : protéger Lion et sa sœur dont il ignorait le nom exact, et défendre Soul Edge.

Au début, il avait pourtant émis des réserves. La bizarrerie de la situation l’avait incité à se poser moult questions : était-il vraiment au seizième siècle ? Comment était-ce possible ? Qu’était le pouvoir de Chronos ? Les Von Heidern existaient-ils ? Pourquoi cette armure pourpre ? Et ces chaînes noires ? Devenait-il fou ? Mais très vite, il avait dû se rendre à l’évidence : seules la lettre et les visions, qui s’emparaient parfois de lui sous forme de rêves trop réalistes pour ne pas dépasser leur condition de vulgaires délires de l’inconscient, étaient en mesure de lui offrir la vérité. Elles racontaient une histoire ; celle de sa destinée.

- Lion, il va falloir que tu fasses très attention à toi, murmura-t-il. Je t’y aiderai.

Dans son dernier rêve, le Marquis Lion Von Heidern avait perdu la vie, lâchement assassiné par une terrifiante armure noire. Etait-ce un mauvais présage, un funeste clin d’œil du destin ? Quoiqu’il en fût, cela avait suffi à éveiller son inquiétude. Il avait été contraint, impuissant, d’assister à la mort de celui qu’il considérait comme son protégé, en éprouvant la même douleur que lorsqu’il avait découvert le cadavre de Lion sur la rive rouge d’un étang – dès qu’il se remémorait cet horrible souvenir, l’image terrible d’un visage blême et mouillé dont les traits figés semblaient implorer de l’aide envahissait son esprit –, en endurant la même envie implacable de remonter le temps afin de permettre aux acteurs de jouer une version alternative de leur scène.

Malgré tous les efforts qu’il allait employer à assurer la sécurité de Lion, il n’allait pas pour autant devoir oublier de veiller sur sa sœur – le petit clown ne l’avait-il pas appelée Leona ?

- Leona ? s’interrogea-t-il en assénant un coup de pied machinal à un gros caillou perdu au milieu du chemin. Oui, je crois que c’est son nom, Madame Leona Von Heidern.

Quelle jeune femme dérangeante était-elle, dissimulée derrière le masque énigmatique de la froideur ? Il l’avait peu vue, jusqu’à maintenant. Assez, néanmoins, pour savoir que l’absence d’expression gravée au couteau dans son faciès forçait davantage le respect que la plus monstrueuse des grimaces et que son regard – son œil – transperçait tout ce sur quoi il se posait. Bien sûr, il n’avait pas non plus omis de remarquer qu’elle était diaboliquement sexy. Et même si elle paraissait bien moins fragile que son frère, il lui tardait qu’elle devînt sa protégée ; il lui tardait de devenir le garde de son magnifique corps.

Olive arriva à un endroit où le sentier formait un angle presque droit pour rejoindre l’ouest, le soleil. Il décida de le quitter et de continuer tout droit. Il s’engagea sur une haute pelouse qui s’étendait presque à perte de vue et qui menait en fait à une forêt teintée d’émeraudes. Devant les premières rangées d’arbres, il aperçut quatre petites silhouettes qui grossirent au fur et à mesure qu’il avança. Un homme lui tournait le dos. Il s’agissait de Lion ; il le reconnut à la majestueuse rose rouge brodée derrière sa chemise.

- Enfin, te voilà, chuchota-t-il en pressant le pas.

Les trois autres personnes étaient le père et ses deux enfants que Lion avait dû poursuivre jusqu’ici. A la façon dont ils étaient agenouillés – il eût été facile de les confondre avec trois condamnés à mort invoquant une ultime fois la grâce de leur bourreau vêtu de noir –, il devina tout de suite qu’ils étaient en train de savourer leurs derniers instants sur terre.

- Le règne tyrannique de la brume, de la neige, du brouillard et de la grêle est sur le point de débuter, de recouvrir le monde de son souffle de givre, d’anéantir la terre de tous ses sourires, de toutes ses ambitions.
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Zhou You
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeSam 8 Déc - 17:23

J'étais pas chez moi depuis quelques jours donc j'ai lu les deux dernières parties en même temps.
Que dire ? Génial, top cool et monumental, le retour de Xeno est bel et bien une surprise aussi. Dans tous les cas tu ne mérites que des félicitations pour ta vélocité littéraire (même si j'ai longtemps été champion de ce côté la mou ha ha) et j'attends... NOUS attendons la suite avec moult impatience.
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Shenlong
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeSam 8 Déc - 22:07

Oh, je crois que tu peux encore garder ta couronne Zhou. La vitesse de Lion est certe élevée mais tu étais plus rapide à tes heures.
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Olive
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeDim 9 Déc - 20:45

Passage éclair de ma part : je n'ai pas encore rattrapé mon retard mais j'ai lu deux chapitres hier (le flashback et celui d'avant, que j'ai bien aimés) et je viens à l'instant d'imprimer tout ce que je n'ai pas encore lu, à savoir la partie 11 du chapitre 3 et ce qui suit (heureusement, j'avais 15 pages blanches pour imprimer tout ça !).
Vous aurez donc bientôt de mes nouvelles ! MOUHAHAHA !
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Lion Rafale
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeLun 10 Déc - 11:59

Chapitre 4 : Défis En Série

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Partie 5 : Merveilleuses Ténèbres


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Lorsqu’elle découvrit le sublime spectacle qui se donnait à elle sans retenue, Lara dut arrêter de marcher, se cramponner au manche de sa faux comme s’il se fût agi d’un tuteur afin de ne pas s’écrouler sous la kyrielle d’émotions euphoriques qui s’abattit sur elle. Un essaim de guêpes invisible la piqua à mille endroits, injecta en elle un fabuleux venin voué à la tétaniser d’extase. Ce qu’il fit si bien qu’elle en eut le tournis. Alors incapable de faire le moindre geste, d’émettre le moindre son, elle fut contrainte et forcée d’attendre que le poison disparût de l’intérieur de ses veines. La dissipation eut bel et bien lieu, après d’interminables instants d’exquise torture.

- Suis-je en train d’assister à ce que mes yeux ébahis me décrivent ? gémit-elle, le cœur au bord des lèvres. Suis-je absorbée par la démence ? C’est tellement beau !

Autour d’elle s’étendaient les magnifiques ruines d’un carnage. Un paysage désolé et fondé sur les innombrables débris calcinés de ce qui paraissait avoir été des maisons. Quelques murs rocailleux se tenaient debout, noirs comme du jais, vestiges d’un passé pas si lointain où l’humain avait pu vivre derrière leur protection. Mais ces cloisons isolées et informes appartenaient à présent au chaos, ne soutiendraient plus jamais aucun toit, n’abriteraient plus jamais aucune famille. Elles étaient pareilles aux merveilleux ossements démantelés d’un être qui eût connu une longue et paisible vie ponctuée d’une brutale et pénible mort.

- Puissent les témoins des événements à l’origine de ce chef-d’œuvre me décrire ce qu’ils ont vu. Puissent-ils délier les ronces du doute entremêlées à mon esprit labyrinthique. S’ils n’en ont pas le cœur, que le diable se délecte de leurs âmes !

Semblable au rideau sombre et cruellement muet qui happait toujours le théâtre d’une bouleversante tragédie dès la fin de son dernier acte, un épais brouillard chargé de milliards de paillettes de poussière argentée flottait dans l’air, emplissait l’atmosphère fuligineuse d’une odeur délicieusement âcre, faisait mouvoir des fantômes noirâtres aux ombres floues mais omniprésentes. Bien que le soleil brillât – loin, très loin d’ici –, Lara avait l’impression que la nuit avait achevé son immixtion dans le monde, que c’étaient ses lueurs ténébreuses qui formaient une majestueuse voûte aussi opaque que nébuleuse au-dessus de sa tête de simple femme émerveillée par tant de féerie.

- Transcendant éloge t’est fait, désolation, murmura-t-elle, la voix hagarde, éventant l’air dans l’optique de stimuler l’avalanche de senteurs savoureuses sous laquelle son odorat menaçait pourtant de crouler.

Tels de somptueux excréments abandonnés par la chose qui avait ravagé le village, des déchets carbonisés étaient éparpillés sur le sol froissé, gris. Des blocs de pierre effritée, des morceaux de bois brûlé, des restes d’objets de la vie courante gisaient çà et là, tenaient compagnie aux cadavres obscurs d’hommes, de femmes, d’enfants et d’animaux chaudement ensevelis sous des quantités pharamineuses de cendre. Quelque part, Lara crut apercevoir une poupée de chiffon maquillée comme une veuve. Ailleurs, elle vit les morceaux brisés de ce qui avait dû être un petit miroir.

- Sept années de douloureux malheur, dit-elle.

Puis elle fit galoper son attention sur tout ce qui l’entourait en hurlant.

- Ô désolation ! s’écria-t-elle. Ô poésie du chaos, ô destruction ! Je suis de votre obédience ! Vous contempler ainsi soulève mes plus vils instincts, émoustille mes sens ! Puissiez-vous me susurrer le nom de celui qui vous a invoqués en cet endroit ! Puissiez-vous me le dire, que je l’en remercie ! Je vous en prie, dites-le moi !

- Il s’appelle Lion et c’est un enfoiré, lui répondit la désolation à travers la bouche de Dabilahro, son fils le plus dévoué.

Ainsi, Lion était l’artiste qui avait peint cette grande toile aux couleurs sinistres devant laquelle elle ne pourrait jamais cesser de se pâmer d’admiration. Que le ciel – que les dieux eux-mêmes – le remerciât en son nom, car il lui serait dorénavant impossible de s’adresser à un tel génie sans défaillir. Elle eut une idée, décocha à l’ange d’acier noir une œillade débordante de joie.

- Démon au regard de braise azurée ! Reconnais-tu ce que je te disais ? Lion et toi êtes nés pour vous unir ! Regarde avec quel acharnement il a peint ce tableau qui nous entoure, ce tableau qui te va à ravir ! Si j’ignorais la vérité te concernant, je jurerais que ta belle armure ombreuse et pointue fut forgée ici, au milieu de ces ruines noires. Tu es le fils de la désolation ! Lion, ton cousin, est celui du chaos.

Il n’approuva pas ses propos qui portaient pourtant toute la véracité de paroles venues des tréfonds de son cœur. Il demeura silencieux, à la fois imperturbable et perturbé par quelque mystérieuse pensée. Son visage pâle assombri par la contrariété déchirait violemment les teintes poussiéreuses de la brume qui l’enveloppait, tout en les enlaçant avec la tendresse d’un amant livide. Le paradoxe lui conférait une beauté mythologique et si elle eût été en mesure d’aimer, elle l’eût demandé en mariage tant il lui pesait de commettre le péché de résister aux assauts parfois salaces mais souvent chevaleresques de cet ange souvent bourru mais infiniment mirifique.

- Lion est ton cousin, soupira-t-elle en faisant glisser les plumes de son éventail sous le menton de l’être dont elle eût adoré ouïr les éclats de rire corrompus, a fortiori au cœur du sanctuaire funeste bâti par Lion. Il est ton cousin et je suis ta cousine, divin démon. Nous formons tous une grande fratrie qui se doit d’être unie. Par et pour Soul Edge, nous serons…

- Assez, Dame Lara ! gronda soudain Dabilahro.

Surprise, Lara recula de plusieurs pas, préférant s’éclipser face aux éclairs coléreux jetés par les cordes vocales irritées de son compagnon.

- Peut-être pensez-vous que Lion a fait ça dans le but de nous faire plaisir ? tonna-t-il.

Il détourna la tête et donna un prodigieux coup de poing à une poutre en bois plantée dans la terre hâlée, ce qui eut pour effet, au cours d’un craquement fracassant, de la faire s’effondrer sur elle-même. En atteignant le sol, la grosse planche souleva un volumineux nuage de fumée. Il déchiqueta ensuite Lara de ses yeux vibrants.

- Peut-être pensez-vous qu’il a fait ça pour nous émerveiller ? Je suis certain que c’est ce que vous pensez ! C’est faux ! Complètement faux ! Ce sale chien a le don d’embraser ce qui se trouve autour de lui quand il a très peur ou qu’il est très en colère ! Vous comprenez ? Il fout le feu sans le vouloir, parce que ce sont ses émotions de pervers narcissique et hystérique qui le font pour lui !

Lara ne saisissait pas tout ce que crachait l’ange atrabilaire mais elle se garda bien d’en faire la remarque.

- De plus, vous osez le comparer à moi ! Lion n’est pas mon cousin, ni mon frère, ni quoi que ce soit ! Je suis supérieur à lui ! Je suis supérieur à Lion, à Leona, à leurs sbires, à tous ces chiens ! Je suis supérieur à Shenlong ! Je ne suis en aucun cas membre de cette pitoyable fratrie dont vous parlez ! C’est à moi que reviendra le droit de posséder Soul Edge, pour la simple et bonne raison que je suis le meilleur ! Vous comprenez, Dame Lara ? Je suis le meilleur ! Vous comprenez ?

D’un court battement de cils, elle lui accorda à contrecoeur l’approbation qu’il exigeait d’elle.

- Alors ne me comparez plus jamais à ces chiens ! Jamais !

Quoiqu’elle fût impressionnée par l’acidité des mots, Lara voulut rétorquer. Elle voulut répondre à Dabilahro qu’elle n’avait jamais remis sa supériorité en cause, qu’elle l’acceptait, qu’elle savait qu’il était le plus vieux frère de la fratrie dont elle avait parlé, le capitaine doté d’effrayantes ailes qui mènerait leurs troupes à la victoire. Elle n’en eut cependant pas l’occasion. Trois hommes vêtus de haillons vinrent les rejoindre au centre du dôme taciturne. Chacun d’eux portait deux seaux remplis d’eau. Leurs faciès évoquaient trois masques de théâtre exprimant respectivement la rage, la tristesse et le désespoir.

- Le feu s’est éteint ! grogna la rage côté cour. Comment est-ce possible ?

- Les flammes les plus affamées mesuraient pourtant dans les cinq ou six mètres mètres, geignit la tristesse en laissant le contenu de ses seaux – qui eût été salvateur s’il fût arrivé plus tôt – se répandre sur les planches de la scène, où il fut avalé par un tas de substances rêches et sèches.

- Seigneur, pourquoi n’as-tu pas au moins permis aux enfants de survivre à l’enfer ? déplora le désespoir – celui-ci, Lara l’affectionnait particulièrement – côté jardin.

- Dieu vous a laissé la vie sauve, déclara Dabilahro d’un ton trop calme qui résonna en Lara comme le plus effroyable des frissons de plaisir. Remerciez-le, plutôt que de vous lamenter sur le sort des autres.

Les trois comédiens s’alignèrent devant lui puis le considérèrent longuement. Un silence de mort plana, durant lequel Lara imagina les mille et un châtiments que l’ange d’acier noir était susceptible d’infliger à la rage, à la tristesse et au désespoir – désormais tous trois réunis dans le mépris. De quelle sensationnelle façon allait-il envoyer leurs âmes rejoindre l’au-delà ? Quelle que fût la réponse à cette succulente interrogation, elle était convaincue qu’elle ne serait pas déçue, que le merveilleux tueur emploierait la meilleure méthode : celle qui saurait ravir son public – celle qui la ravirait, elle.

- As-tu un rapport avec l’incendie qui a emporté nos familles ? marmonna la rage, suspicieuse à souhait.

Dabilahro ne parla pas.

- Si c’est toi qui as mis le feu à notre village, nous devrons te le faire payer, sanglota la tristesse, vengeresse.

Dabilahro ne cilla pas.

- Puisses-tu nous certifier que tu n’es pas l’assassin de nos vies ! hurla le désespoir d’une voix incertaine – décidément, Lara l’appréciait beaucoup, celui-là.

Dabilahro ne bougea pas.

- Tu as provoqué l’incendie ! fulmina soudain la rage. C’est toi qui as fait ça !

Ce furent ses ultimes fulminations ; Dabilahro dégaina son sabre.

- Ô drame audacieux ! s’exclama Lara.

Elle fut éblouie par la trajectoire fulgurante qu’emprunta la lame du merveilleux tueur – c’était la première fois qu’elle le voyait à l’œuvre et la réalité était bien plus magistrale que ses pensées les plus illustres. Elle aima la façon dont les trois têtes prirent leur envol. Elle chérit le bruit qu’elles firent en percutant le parterre de substances rêches et sèches. Elle adora la manière qu’elles eurent d’échouer – elle se sentit rougir quand, lors d’un accès de galanterie, celle du désespoir roula à ses pieds, y déposa un baiser furtif, repartit aussitôt.

- Ô drame audacieux ! Ta représentation fut éminente ! applaudit-elle. Merci ! Merci !

Elle ne put se résoudre à ne pas s’agenouiller, à ne pas ramasser le masque du désespoir – ô noble sentiment – pour l’admirer encore une fois. Il était léger, pas encore tout à fait froid. Son front était large. Ses paupières à demi closes révélaient des iris bruns et mornes, vitreux ; les extraordinaires iris d’un mort. De ses joues flasques et maculées de suie pendait une paire de lèvres roses, entrouvertes, derrière lesquelles elle entendit bourdonner le néant. Ce fut à cet endroit qu’elle choisit de rendre au noble sentiment le baiser qu’il lui avait si élégamment donné. Pût-il connaître le repos d’une paix éternelle.

- Ta prestation m’accompagnera jusque dans la mort, dit-elle.

Guidée par la précaution, elle reposa le masque par terre et le recouvrit d’une fine couche de cendre. Il méritait un semblant de sépulture décente. Elle fit danser son index sur la tombe improvisée, y grava des courbes, y esquissa des contours qui prirent rapidement les traits d’un œil écarquillé à la pupille féline, similaire à celui – doré – ornant le manche du sabre de Dabilahro.

- Puisse l’œil de Soul Edge veiller sur toi pour toujours. Amen.

- Dame Lara, nous n’aurions pas dû perdre notre temps ici, murmura le merveilleux – plus que merveilleux – tueur.

Parce qu’elle lut de l’inquiétude dans ses paroles, elle le dévora du regard. Il était assurément à l’affût de quelque chose. Trois larmes écarlates – mémoires de la rage, de la tristesse et du désespoir – griffaient son visage, creusaient leurs sillons rutilants dans ses joues blafardes, exaltaient les éclats éblouissants de ses diamants bleus perdus dans le vague. A nouveau, elle fut assaillie par d’amers regrets. Pourquoi n’était-elle pas aussi forte que Leona ? Outre le fait troublant qu’elle fût insensible aux charmes diaboliques de Dabilahro, la petite dévergondée – se pouvait-il qu’elle fût humaine ? – n’eût, en de pareilles circonstances, éprouvé aucun scrupule à se ruer sur le démon pour qu’il l’empalât sauvagement.

- Tragique est le sort qui m’appartient, se lamenta-t-elle après s’être remise debout.

- Vous devez fuir, Dame Lara, continua l’ange d’acier noir, toujours préoccupé.

- Fuir ? Pourquoi donc ?

Il pointa une direction du doigt.

- Allez rejoindre Leona et Anussim, nos ennemis arrivent. Je ne me suis pas assez méfié, et nous avons perdu trop de temps ici. Je vais essayer de les retarder, voire d’en éliminer quelques-uns.

Elle préféra ne pas discuter ses ordres. Il était le capitaine doté d’effrayantes ailes alors qu’elle n’était qu’un vaillant soldat qui avait obligation de lui obéir. Le cœur lourd, l’âme en peine, elle commença donc à se diriger vers la sortie des merveilleuses ténèbres.

- Reviens-moi vite, supplia-t-elle lorsqu’elle eut parcouru la moitié du chemin.

Elle ne se retourna pas sur lui ; c’eût été douleur perdue.
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Shenlong
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeJeu 13 Déc - 20:00

Bon petit chapitre, il va peut-être y avoir de la baston. Quoique je vois quand même mal Dabi seul prendre tous les gentils, même si c'est pas n'importe qui.
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeVen 14 Déc - 0:02

Je viens d'imprimer le dernier chapitre : je suis obligé de faire ça pour les lire quand j'ai le temps. Je te communique également toutes mes félicitations Lion pour les précédents chapitres que j'ai lu avec intérêt et qui sont toujours dans la continuité des autres. L'arrivée de Xéno chez les gentils est également une grosse surprise ! Quoi qu'il en soit, je t'encourage toujours autant, surtout depuis que j'ai appris que je trouvais Léona "diaboliqument sexy" : j'adore cette expression ! Cool
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeVen 14 Déc - 18:38

Bon, le dernier chapitre étant lu, je vais en parler : il est très bien construit, ma foi ! Very Happy Le point de vue de Lara est certes un peu "spécial" mais donne naissance à des envolées lyriques poussant le style de l'auteur à son paroxysme Wink (je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam le mot "immixtion"). Cela dit, si je puis me permettre, "pharamineux" s'écrit "faramineux" (je n'ai pas vérifié dans un dico mais j'en suis quasiment certain). Rien d'autre à signaler si ce n'est qu'on est à présent certain que Shen complètera le clan des méchants et que, plus l'histoire avance plus j'ai hâte de lire la suite ! I love you
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeVen 14 Déc - 20:45

Heu oui faramineux moi aussi il me semble que c'est écrit comme ça, et je suis impatient de voir notre petit Shenounet en action.
Sinon j'aime vraiment le point de vue de Lara, c'est un style tout à fait spécial qui me fait méchamment triper.
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeVen 14 Déc - 22:01

Tout d'abord merci. Je n'étais pas sûr que le point de vue de Lara plaise (c'est un trip que j'adore mais bon comme j'ai des goûts bizarres j'avais un peu peur, surtout que c'est assez galère à écrire) mais me voilà rassuré.

Faramineux et pharamineux ==> les deux se disent, d'après mon dictionnaire. Le truc, c'est que c'est un mot qui est considéré comme familier (perso je trouve qu'il y a plus familier que ça mais bon) et comme j'étais en plein dans le délire Lara, j'ai préféré opter pour le pharamineux, ça fait plus "je me complique la vie pour dire des choses simples"...

Immixtion ==> action de s'immiscer ^^

La suite devrait arriver dans quelques jours. Je suis en train de me battre avec, j'ai du mal à l'écrire... Mais bon, je crois que je suis sur la bonne voie. Elle sera suivie d'un épisode de TRES MAUVAIS GOUT (tellement je prévois d'écrire un truc dégueulasse et gratuit, je préfère même prévenir à l'avance, des fois que ça puisse choquer certaines personnes).
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeVen 14 Déc - 22:07

Lion Rafale a écrit:
Elle sera suivie d'un épisode de TRES MAUVAIS GOUT

Beware of the moderator, man, beware... C'est le risque avec les fics de forumeurs. Enfin tant que ça ne concerne pas des personnes qui pourraient (pour une raison ou pour une autre) mal prendre ces écarts (car il y en a, qu'elle soient membres ou pas), aucune critique modératrice n'aura de raison d'être.
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeSam 15 Déc - 1:26

Logiquement, personne n'aura aucune raison de se sentir visé. Ca ne concernera personne en particulier, je ne ferai l'éloge d'aucune idéologie raciste, nazie ou je ne sais quoi. Après, si des gens se plaignent que c'est trop hard et que je me fais censurer, je suis prêt à en assumer les conséquences. Mais bon, je trouverais ça quand même dommage.
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeSam 15 Déc - 1:44

Je ne plomberais personne parce que ce qu'il aura posté est simplement "hard". D'autant que tu as montré que tu pouvais le faire sans que ça devienne n'importe quoi.
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeSam 15 Déc - 23:47

Si c'est nécéssaire à la fic... De plus, si tu préviens ainsi les lecteurs, il n'y a pas lieu de se plaindre. Et puis, les moments "dégueulasses" et "gratuits" apportent un plus à la fic !
Une fois par-ci par-là ne va pas changer ce chef-d'oeuvre, non ? ^^"

Voila sinon j'ai lu le dernier chapitre et j'aime assez, c'est assez space et j'ai (vraiment) bien aimé comment tu as représenté "la rage, la tristesse et le désespoir", on voit la follie de M'Dame Lara =]

En attente de la suite ! *^*
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeDim 16 Déc - 14:47

De la dégueulasserie gratuite, dites-vous ? Je suis preneur : ça égaiera mes soirées studieuses. Very Happy
Quant à pharamineux, tu m'apprends quelque chose !
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeLun 28 Jan - 23:34

Bon, je viens de reprendre doucement l'écriture, et la suite arrivera dans pas trop longtemps. Il y en aura deux, en fait, la partie 6 que je galère à écrire, et la partie 7 qui sera assez trash (que j'ai également commencée). Je préfère poster les deux en même temps, ça me donne l'impression que ça dédramatisera un peu cette fameuse partie 7 qui me met mal à l'aise d'avance.
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeMar 29 Jan - 2:36

Avis personnel : Même si c'est du trash en général ça me choque pas, tu peux y aller Laughing
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeJeu 31 Jan - 17:52

Allez, vas-y : dépèce, dépucelle, désosse, dézingue, étripe, éviscère et écartèle tant qu'il te plaira ! clown
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeMer 27 Fév - 21:21

Ô malheur, je viens de me rendre compte que je n'avais même pas commenté ce dernier épisode, qui commence d'ailleurs à dater un peu, à notre plus grand dam !
Eh bien, que dire ? Il est...pharamineux. Ouais voilà, ca résume assez bien l'ensemble.
Donc, je t'encourage - que dis-je ? - je t'exhorte à nous pondre ces deux fameux prochains épisodes dont tu as tant parlé, et plus vite que ca nom d'un p'tit bonhomme, auquel cas j'en serai fort marri. Voilààà !! Rolling Eyes
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MessageSujet: Re: Destinées   Destinées - Page 11 Icon_minitimeMer 19 Mar - 3:47

Chapitre 4 : Défis En Série

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Partie 6 : Feel Good

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Au vingt-et-unième siècle, Lion n’avait jamais cru en l’existence des anges. Pour lui, ils n’étaient que des créatures mythologiques issues des époques où la science n’expliquait rien, où l’esprit dément et fertile de l’Homme s’en donnait à cœur joie pour inventer toutes sortes d’histoires à dormir debout. Mais depuis sa renaissance ici, les règles du jeu avaient été chamboulées. Ici, rien n’était comme dans l’autre siècle. Ici, seul le Marquis Rouge avait de l’importance. Ici était un monde rouge, chaud et âcre, différent de celui dans lequel il avait bêtement vécu. Car ici, Leona lui glaçait le sang d’un simple coup d’œil. Ici, il avait souvent mal aux dents et ici, les anges existaient.

- Vous ne pouvez pas imaginer ce que j’ai ressenti alors que je le voyais me planter sa putain de dague dans le cœur, murmura-t-il aux trois individus agenouillés en ligne devant lui. J’ai eu presque aussi mal que quand j’ai aperçu mon beau Marquis se faire empaler par Soul Edge. Cet enculé de bâtard d’ange. A cause de lui, j’ai ressenti la puanteur de la mort jusque dans ma gorge. C’était horrible, ça refuse de me lâcher.

Il n’ignorait pas que le père, le petit frère et la petite sœur de Jonathan ne comprenaient pas la moitié de ce qu’il racontait. Il n’avait pourtant pas l’intention de se taire. Le besoin de parler, d’extérioriser les monstrueux sentiments qu’il avait endurés – qui le hantaient, encore et toujours – en se faisant tuer par un connard de bâtard d’ange à la face auréolée de lumière était trop puissant. Ainsi, il parviendrait peut-être à s’en exorciser, au moins provisoirement.

- Je ne sais même pas si je suis mort ou non ce matin, continua-t-il. Suis-je en vie ? Mort ? Je veux dire, quelle version le destin va-t-il retenir ? Celle où je me fais tuer par ce gros pédé ? Ou celle où Olive intervient ?

Il baissa les yeux et contempla tristement la petite rose brodée sur le côté gauche de sa chemise. D’un rouge profond, satiné, elle recouvrait délicatement son cœur et s’il en croyait la vision qu’il avait subie après qu’Olive et lui s’étaient touchés, c’était elle qui avait accueilli la lame acérée de l’ange. La putain de dague avait violé la merveilleuse fleur, l’avait déchirée pour ensuite mieux pénétrer le plus vital des organes de Lion.

- Quoiqu’il en soit, je me moque du destin, ricana-t-il d’une voix chargée d’amertume.

Sans quitter sa rose du regard, il ravala quelques sanglots. Puis il sentit la colère lui lancer des étincelles piquantes dans le thorax. Elle aussi, il préféra la ravaler. La colère avait vite fait de se muer en rage et lorsque la rage était présente, il ne captait plus vraiment ce qui l’entourait. Or, il avait avant tout choisi de suivre le père, le petit frère et la petite sœur de Jonathan pour passer un bon moment en leur compagnie. Un moment de détente qui l’aiderait à penser à autre chose qu’au bâtard d’ange.

- Tout ce que je sais, c’est qu’il m’a tué. Il m’a fait crever alors que je ne voulais pas mourir. Vous vous rendez compte de ce que ça signifie ? J’ai peut-être été ramené à la vie, mais je n’oublierai jamais ce qu’il m’a fait. Un jour, je le retrouverai, je vous le jure. Et il va tellement souffrir qu’une fois qu’il aura regagné le paradis, il reprochera à sa pute de mère de l’avoir mis au monde.

Lion savait qu’Olive l’avait rejoint, qu’il se tenait derrière lui à attendre patiemment le début de la triple exécution depuis maintenant plusieurs minutes. Il en était satisfait ; il aimait bien Olive – un homme rassurant qui lui avait sans nul doute sauvé la vie – et l’idée de lui demander de tester ses deux chaînes sur le petit frère et la petite sœur de Jonathan le ravissait déjà. Il lui tardait tant de les voir en action, lui et ses armes super cool, qu’il oublia tout à coup de penser au bâtard d’ange. Non seulement cela mit fin à l’étreinte écrasante de douloureuses tortures, mais cela lui donna aussi une soudaine impression de légèreté qui le fit plonger dans la transe d’une humeur joyeusement euphorique.

- Qu’attendez-vous de nous ? gémit le père de Jonathan. Nous n’avons rien à vous offrir. Je suis pauvre et je crois que je viens de perdre ma femme dans l’incendie qui a détruit notre village. Faites ce que vous voulez de moi, mais, je vous en supplie, laissez au moins partir mes enfants.

Jusqu’à présent, les deux gosses n’avaient pas émis un seul son. Les traits fermés de la gamine ne laissaient rien transparaître. Si elle ne s’était pas tenue la tête haute, le menton relevé, à arborer l’expression snob de dignité insolente de certaine femme outrée par quelque situation déplaisante, elle aurait eu l’air de ce qu’elle aurait dû avoir l’air : d’une sale peste de moins de douze ans. Quant à son petit frère, bien que son visage fût écarquillé par l’effroi, il était facile de prédire qu’il deviendrait plus tard un putain de beau gosse, un clone de Jo – repose en paix, mec. Sauf si une âme charitable avait la gentillesse de le faire crever avant son seizième printemps.

- Les enfants, avez-vous quelque chose à dire ? demanda Lion, amusé. Profitez-en, il est encore temps de parler.

- Papa ! hoqueta alors le gamin en fondant en larmes. Où est maman, papa ? Je veux voir maman !

Plus Lion le regardait, plus il trouvait qu’il ressemblait à Jonathan. Ils avaient la même couleur de cheveux, les mêmes yeux, le même teint, étaient éclairés par les lueurs de la même perfection. Il aurait eu plus de huit ans, aurait été en âge de baiser, Lion lui aurait arraché les yeux afin d’en conserver un à l’intérieur du paquet de cigarettes vide qui reposait sous sa ceinture. Un puissant seigneur gardait toujours des souvenirs de ses rivaux vaincus. C’était du moins ce que faisait le Marquis Rouge, il le savait sans savoir comment ni pourquoi. Cette pensée lui laissa un arrière-goût métallique et excitant, proche de celui du sang.

- Comment t’appelles-tu ? s’enquit-il en avançant lentement, très lentement, vers le garçonnet.

Le jeune interpellé avala une bruyante gorgée de salive qui fit saillir sa minuscule pomme d’Adam et Lion commença à bander. Il commença à avoir envie d’ouvrir les lèvres roses du gamin, de fourrer sa queue à l’intérieur de sa bouche, de la faire entrer là où elle pourrait se battre furieusement contre une petite langue dégoulinante d’innocence. Dans l’autre siècle, il n’aurait probablement jamais éprouvé de telles pulsions. Mais cela n’avait rien d’étonnant. Après tout, ici était un monde rouge, chaud et âcre, différent de celui dans lequel il avait bêtement vécu. Tout ce qui avait pu l’inciter à se comporter comme un gentil être humain dans l’autre siècle n’avait pas survécu à son transfert jusqu’ici. Ici, les bêtes féroces répondant aux noms de ses différents instincts exigeaient d’agir librement.

Remercie-moi, ainsi que Soul Edge, de t’avoir tiré de ta misère, petit Lion, déclara une voix dans sa tête.

Lion s’avisa immédiatement que cette voix lente, acariâtre mais suave, caverneuse, brûlante et humide, presque dérangée, appartenait au Marquis Rouge. Un pur délice. « Une mélopée aux effluves jouissives à ouïr et à flairer », aurait dit Lara.

- Bien sûr que je vous remercie, fit-il dans un murmure, certain que ses mots parviendraient à leur destinataire quoiqu’il arrive car celui-ci se situait sans aucun doute près de lui, voire en lui.

- Guillaume, répondit enfin le petit frère de ce bon vieux Jo.

Désormais, les merveilleux yeux turquoise de l’enfant avaient perdu de leur superbe puisqu’ils étaient aussi ternes et secs que ceux d’un damné, vulgairement enfouis au fond de leurs orbites creuses, elles-mêmes perdues dans l’ovale parfait de son visage devenu cireux qu’il tenait levé vers Lion. Une idée carrément dingue traversa alors l’esprit de Lion : le gamin venait de comprendre et savait qu’il allait crever avant la tombée de la nuit. Pire, il semblait accepter avec un fatalisme muet l’ombre de la Faucheuse couchée sur lui. Du haut de ses sept ou huit ans, il était à sa façon plus mûr que bien des adultes qui, face à la mort, hurlaient, imploraient et gémissaient sans la moindre retenue. Jonathan, lui, avait hurlé, imploré et gémi jusqu’à la fin.

- C’est bien, tu es un petit garçon courageux, Guillaume, dit Lion, souriant d’un sourire passablement dénué de malveillance.

Il s’accroupit de manière à faire face à son interlocuteur. Non loin, le vent frissonna, fit bruire l’immense surface émeraude de la forêt. Au même instant, un gros nuage solitaire priva le monde de son soleil pendant une dizaine de secondes fraîches et silencieuses.

- Ton grand frère Jonathan, tu le trouvais courageux ? reprit Lion lorsque la lumière fut de retour.

Guillaume hocha mollement la tête.

- Il ne l’était pas, tu es mille fois plus courageux que lui, crois-moi. Tu vois, à partir du moment où je lui ai arraché les yeux, il a continué à vivre environ un quart d’heure. Ca m’a paru peu, à moi, mais j’imagine que pour lui, ce fut le quart d’heure le plus long de toute l’histoire de ce foutu monde. Et durant ce putain de quart d’heure, il n’a pas arrêté de pleurer – je ne sais pas si le mot convient étant donné qu’il n’avait même plus d’yeux pour pleurer. Disons plutôt qu’il n’a pas arrêté de geindre. Ouais, c’est ça, il geignait comme une pétasse, il geignait et me répétait sans cesse qu’il ne voyait plus rien – logique – et qu’il avait mal, et qu’il me suppliait de lui laisser la vie sauve. Tu parles…

Il marqua un temps d’arrêt, eut un ricanement d’amusement.

- Même si j’avais voulu lui laisser la vie sauve, je n’aurais pas pu ! Il était trop tard pour reculer ! Finalement, il m’a vouvoyé jusqu’à la fin. J’ai trouvé ça dément, qu’il puisse penser que cette fausse marque de politesse allait m’inciter à lui rendre son regard et à ôter mes dents de ses veines. Il devait vraiment aimer la vie pour en arriver là, mais non, à mon sens, il n’était pas courageux.

Le gamin n’eut aucune réaction précise. Lion se remit debout puis considéra la sœur et le père. Elle avait toujours ses grands airs de pimbêche hautaine que rien n’atteignait et il paraissait craindre la suite des événements. Avaient-ils entendu – ou compris – le récit de la chute du fils aîné de leur famille ? Peu importait. Guillaume l’avait écouté, c’était tout ce qui comptait.

Assez discuté, petit Lion ! fit la voix du Marquis Rouge, bonne, pressée. Maintenant que l’enfant sait que tu es supérieur à son grand frère, montre-lui que tu es supérieur à lui ! Plante ta rose la plus épanouie, la plus vénéneuse, en son corps vierge ! Fais-lui humer le parfum de la perfection, emplis-le de la honte du faible face au fort et tue-le ! Bois son sang ! Le sang d’un puceau n’a pas de prix !

- Tout de suite ! glapit Lion.

Pour la seconde fois de la journée, il se sépara à la hâte de son fouet et de ses gantelets, défit sa ceinture, déboutonna son pantalon. Il constata que sa bite n’était pas le seul de ses organes à être incroyablement agité, que son estomac se débattait, tentait par tous les moyens de se soustraire aux nœuds de la peur et de l’excitation qui l’enserraient. A vrai dire, Lion était à deux doigts de vomir tant ce qu’il était sur le point de faire répugnait et fascinait le peu de conscience – l’étincelle de conscience – qu’il lui restait.

- Je vais le faire, Marquis Rouge ! clama-t-il lors d’une poussée d’adrénaline démentielle.

Mais il n’eut pas le temps de le faire ; des paroles glaciales le coupèrent net dans son élan.

- Misérable créature prête à s’en prendre à un enfant, vous n’êtes pas un homme, dit le père de Guillaume et Jonathan sur le ton saisissant du mépris.

La douche froide passée, Lion se rendit compte qu’il allait lui être impossible de laisser pareils propos impunis. Le paysan avait affirmé – et ce en public – qu’il n’était pas un homme. C’était faux, honteusement faux. Il était le plus bel homme du monde, le plus parfait. Il avait été sur le point de prouver sa supériorité à la mauvaise personne, apparemment.


Dernière édition par Lion Rafale le Mer 19 Mar - 4:23, édité 1 fois
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