Destinées

Euh, je crois que j'ai eu un bug, momentané je vous rassure : j'ai compté 2 fois Otori ! Donc, wait and see.

Désolé j'ai été absent trois jours mais y avait les médiévales à Brignoles ! On s'est battus, on s'est mis sur la gueule, on s'est torchés le soir à la taverne ! Bref, que du bonheur ! Ceci étant dit les deux derniers épisodes ne manquaient pas de... piment
Toujours aussi bon Lion, vivement la suite.

C'est donc pour ça que ton dernier épisode date de vendredi... Alcoolique, va !

une fete medievale trop de la bombe j'ai jamais eu l'occasion d'en faire une

Au cas ou vous ne le saviez pas (je ne sais plus si j'en ai parlé à des gens) je fais partie d'une assoce où on fait des reconstitutions historiques normands / vikings (hé oui Edge je suis viking ). Donc les médiévales chaque fois qu'y en a dans le coin moi et mes potes on accoure

Huhu, moi je m'en souviens ! Tu avais même un blog avec les photos de ces reconstitutions ! Si j'me souviens bien, c'était vraiment bien fait, j'étais admiratif !!

Mou ha ha, et depuis on s'est améliorés, crois moi.

Chapitre 3 : Les Lois Du Sang

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Partie 1 : Imparfait

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Devant lui, le monstrueux demi-cercle enflammé escaladait l’horizon, diffusant partout des milliers de rayons aussi diffus qu’éclatants. Un véritable arc-en-ciel de nuances orangées singulièrement opaques s’étendait indéfiniment dans le ciel vierge de l’aube en saupoudrant silencieusement le monde encore endormi de ses lueurs tamisées. Tout était calme, tout était paisible. Seuls les chuintements stridents provoqués par les abondantes collisions entre les lames de son fouet et les nombreux cailloux qui jonchaient le chemin sur lequel il avançait lui prouvaient que le temps ne s’était pas arrêté.

- C’est si beau, pleura-t-il.

Autour de lui, des collines probablement verdoyantes aux courbes floues et parsemées d’arbres. A perte de vue. L’impression qu’il avait de percevoir le paysage sauvage qui l’entourait au travers d’une vitre orange troublée par ses propres larmes lui plaisait beaucoup. Le orange était un dérivé du rouge. Le rouge, la couleur de ce qui coulait dans ses veines, la couleur de ce qui hantait son esprit, la couleur de toutes ses obsessions. Malgré la flamme mélancolique qui lui brûlait les entrailles, cette pensée le fit sourire.

Ce qui le faisait pleurer rampait derrière lui. Son insatiable soif de sang l’attaquait avec moins de fougue depuis qu’il s’était abreuvé de celui d’un chien errant, à la sortie de la ville. Il n’ignorait cependant pas qu’elle allait réapparaître incessamment sous peu, qu’elle n’allait pas tarder à le rattraper. Il la sentait qui revenait. Tout doucement. Quand elle serait là, elle le possèderait et lui ferait très mal. Si mal qu’elle lui ferait regretter d’être en vie.

- Putain, gémit-il. Putain… Fous-moi la paix ! Putain ! Je t’en supplie…

Ses sanglots doublèrent d’intensité. Il cessa de marcher et se laissa pesamment tomber en arrière, dépité.

- Je t’en supplie, laisse-moi…

La terre était gorgée de neige fondue, un liquide glacial qui traversa le dos de sa chemise pour conquérir la totalité de son être avec une rapidité saisissante. Une sensation froide, poignante, mais tragiquement reposante. Il souhaitait mourir ici, seul, dans les profondeurs de cette atmosphère unicolore et capitonnée. Ainsi, libéré de sa trop cruelle soif de sang, il n’aurait plus jamais mal.

- Dépêchez-vous de venir me chercher, bâtards d’anges…

Il fixa un minuscule point jaune dans le ciel et entreprit d’attendre l’instant fatal où la douleur l’emporterait sur tout le reste. Allait-il avoir le droit de crever ? Ou simplement la chance de s’égarer pour de bon entre les crocs pourpres de la folie qui ne se lassait pas de le guetter ? Il s’en fichait. Tout ce qu’il voulait, c’était trouver enfin la paix.

- Adieu, monde cruel…

Il jugea l’écho de ses propres paroles tellement mélodramatique qu’il sombra au fin fond d’un fou rire criard. Les hoquets humides et saccadés furent instantanément remplacés par des éclats de voix nerveux, remuants et tapageurs. Quelque chose qui n’avait pas de nom était parvenu à se glisser en lui et secouait son squelette avec des mains tremblantes de fureur.

- A… Adieu ! Monde… Cruel ! brailla-t-il d’une voix aiguë, très différente de ce qu’elle était d’habitude.

Les paupières fermement scellées par l’émotion, le ventre et les zygomatiques en feu, il se mit à marteler le sol avec ses pieds au rythme endiablé de l’épouvantable frénésie spasmodique qui le faisait vibrer. Il avait beau se tordre dans les convulsions, rien ne parvenait à le calmer. Il essaya de penser à des choses désagréables, à l’œil glacé de Leona, au visage blanc et décomposé d’Anussim, à Dabilahro, aux mots brumeux de Lara, à sa soif de sang, véritable synonyme de la plus atroce des souffrances, mais rien n’y fit. Il se dit qu’il était condamné à s’esclaffer pour l’éternité.

- Est-ce que vous vous sentez bien ? s’inquiéta une voix étrangement douce.

Immédiatement, il arrêta de rire et ouvrit les yeux. Les ténèbres obscurcissaient son champ de vision. Peu à peu, la lumière revint et il se rendit compte que cette ombre était en fait un être penché au-dessus de lui. Un beau garçon aux cheveux blonds, au corps recouvert de haillons, au visage gracieux, à la peau basanée et embrasée par les rayons orangés du soleil. Un bâtard d’ange ?

- Qui es-tu ?

- Je m’appelle Jonathan, déclara le jeune homme en lui donnant la main.

- Appelle-moi Lion, fit Lion en se laissant hisser. Enchanté de te rencontrer…

Une fois face à Jonathan, Lion se rendit compte que ses yeux étaient d’une couleur qu’il n’avait encore jamais vue auparavant. Une sorte de bleu très clair, aquatique, teinté de limpides reflets turquoise. Des yeux magnifiques qui auraient facilement pu faire pâlir d’envie Leona, Dabilahro, les sept merveilles du monde réunies et toutes les roses rouges de la planète. Ces yeux lui griffaient silencieusement l’estomac ; il ne le montra pas.

- Je suis également ravi de faire votre connaissance, dit Jonathan dans un sourire d’une blancheur éclatante.

Une beauté écrasante, transcendante, inaccessible au commun des mortels car au-delà des frontières de tout entendement.

- Jonathan… Ta beauté est la résonance de celle d’un dieu. Que fais-tu dehors alors que le jour n’est pas encore totalement levé ?

L’autre lui montra les deux seaux en bois posés à ses pieds.

- Je dois me lever tôt tous les matins pour aller chercher de l’eau à l’étang. Les animaux de mon père boivent beaucoup, et je dois faire le chemin plusieurs fois par jour.

Littéralement hypnotisé par la splendeur qui se présentait à lui, Lion n’entendait pas les explications formulées par sa voix. La beauté de ce garçon remettait en cause son entière perception de l’humanité. Désormais, il ne pourrait plus jamais se regarder dans un miroir sans se dire qu’un homme bien plus beau que lui existait, quelque part. Passif, complètement éberlué, il faillit refondre en larmes. Il parvint toutefois à se retenir en concentrant son regard sur les deux étincelantes pierres précieuses qui l’accusaient amèrement d’être imparfait. Ces yeux lui écorchaient silencieusement les tripes ; il ne le dit pas.

- J’aime particulièrement venir ici quand le soleil se lève, comme c’est le cas aujourd’hui, continuait Jonathan. Ces moments sont magiques, ne trouvez-vous pas ?

Lion secoua vivement la tête pour reprendre ses esprits et toussota, de plus en plus intimidé. La situation était horrifique, elle lui échappait complètement.

- Je… Je préfère la nuit, bégaya-t-il. Je n’aime pas vraiment le… Le soleil. Et je suis un minable…

Qui avait été assez cruel pour lui imposer de devoir se comparer à cet être suprême ?

- Cela se voit ! s’exclama le surhomme. Vous êtes un homme de la nuit ! Votre peau pâle, votre regard noir et votre caractère réservé le démontrent ! Quel âge avez-vous ?

- Vingt-deux ans… Et toi ?

- J’ai dix-sept ans.

- Si jeune, et déjà si parfait… Je n’en reviens pas.

- Etes-vous noble ?

Dans son esprit, Lion pensa au Marquis Rouge, qui avait un visage quasiment identique au sien.

- Oui, répondit-il.

- C’est génial !

Le visage de Jonathan s’illumina, ce qui le rendit encore plus beau. Ses yeux, soutenus par l’ambiance rougeâtre, brillaient de mille feux. Lion se demanda s’il n’était pas en train de rêver.

- C’est un cauchemar, se lamenta-t-il en levant la tête.

Tout lui paraissait trop surréaliste pour être vrai : la couleur du ciel, la torpeur muette qui refusait de le quitter et, pire que tout, la perfection de l’être suprême.

- C’est forcément un putain de cauchemar…

Pour s’en assurer, il s’asséna un puissant coup de poing dans la tempe. Le choc fut violent, bruyant et douloureux, mais il eut le mérite de chasser sa pitoyable stupéfaction.

- Ouais…

A présent, il allait beaucoup mieux, avait les idées plus claires et se sentait prêt à déchiqueter tout ce qui ne lui plaisait pas.

- Pourquoi vous frappez-vous ? s’écria Jonathan, apeuré.

- Je me remettais juste les idées en place ! ricana Lion en lui lançant un regard amusé. Ne t’inquiète pas pour moi, Jo ! Tu permets que je t’appelle Jo ? Où en étions-nous ?

- Vous m’avez fait peur…

Lion eut un petit rire grinçant.

- N’en parlons plus ! Mettons-nous en route, allons chercher de l’eau pour les bestioles de ton papa et approfondissons notre relation !

Lion, je te jure que j'attendais avec impatience ce moment

La... la suite... je veux la suite... mou ha ha...

Ah Jo, pauv' vieux.

rhalala je croyais que ce pov gars echaperais au massacre dans cette version

Moi aussi, je m'en souvenais et je pensais comme toi, Fred. Malheureusement, il va y passer sauvagement une seconde fois...
Au niveau stylistique, je suis presque jaloux, Lion. Juste un truc orthographique, un tout petit détail : j'ai remarqué dans plusieurs chapitres (pas dans celui-là) que tu écrivais "évènement". Or c'est "événement" : c'est la seule exception à la règle de "je mets un accent grave devant un e muet". C'est minime mais je ne peux rien améliorer d'autre, ma foi !

Que va-t-il arriver à ce pauvre petit Jo ? Il va certainement mourir sauvagement... A moins que ce taré de Lion ne décide de prendre son temps et de le faire agoniser pendant un long moment... Ou alors il va parvenir à s'échapper...

Olive je te remercie de m'avoir fait remarquer ce détail. C'est une faute que j'ai TOUJOURS faite... Mais à partir d'aujourd'hui, je crois que je vais me souvenir de ton post, et que cet événement va m'aider à ne plus la faire du tout.

Aaaah ce cher vieux Jonathan...que de vermeils souvenirs...

En tous les cas, encore un excellent épisode que voilà, promettant des événements...écarlates !

PS: Putain Zhou c'est toi sur ton avatar ?!!!! C'EST TROP CLASSE !!!!!!!

(Je suis jaloux, il est plus épique que moi maintenant...*cherche un moyen de faire son intéressant*).

Et toc, voilà ! Match nul, on va dire.

Lion Rafale a écrit:

Mais à partir d'aujourd'hui, je crois que je vais me souvenir de ton post, et que cet événement va m'aider à ne plus la faire du tout.

Ca m'a l'air bien parti, en tout cas !
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Vous faites un concours, les deux gugus ?

Chapitre 3 : Les Lois Du Sang

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Partie 2 : Besoin D’Agir

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Zhou, Ageha, Edge et Fred étaient tous les quatre assis sur le rebord en pierre de la fontaine en forme de femme devant laquelle ils avaient passé la nuit. Il était tôt, mais le soleil avait déjà commencé son habituelle ascension et faisait doucement fondre l’épais tapis de neige qui, bientôt, ne serait plus qu’une immense flaque d’eau froide. Tandis qu’ils débattaient de la meilleure stratégie à adopter pour prendre de l’avance sur les forces néfastes qui leur étaient opposées, de nombreux citadins s’affairaient bruyamment autour d’eux, souvent interloqués par l’allure hétéroclite de leur petite bande.

- De tous nos ennemis éveillés, déclara Zhou, Lara est la plus dangereuse. Voilà pourquoi nous devons l’éliminer en priorité.

Le regard d’Ageha s’assombrit.

- Est-il possible qu’elle soit pire que le démon en armure noire ? s’inquiéta-t-elle.

Edge la prit dans ses bras et déposa un baiser tempéré sur son front.

- Qu’a-t-elle de spécial ? De plus que les autres ? s’enquit Fred.

Il avait soif d’en apprendre d’avantage sur les défenseurs de Soul Edge, sur les personnes qu’il lui fallait détruire. Il voulait les connaître intimement, tout savoir à leur sujet. Ainsi, ils deviendraient prévisibles et les combattre se transformerait en une chose relativement aisée. C’était la raison qui le poussait à harceler Zhou de toutes sortes de questions plus ou moins pertinentes. Même les détails les plus futiles selon toute apparence l’intéressaient.

- C’est une ensorceleuse, expliqua Zhou. Une ensorceleuse complètement dégénérée.

- C’est à dire ?

Zhou prit une longue inspiration avant de répondre.

- Tous les êtres humains perçoivent les choses de façon logique. Lion, Anussim et Lara dérogent à cette règle. Pour faire simple, disons que Lion a la sensibilité d’un fauve narcissique et assoiffé de sang, Anussim celle d’un enfant de cinq ans admiratif de tout ce qui est amusant, glauque, sanglant et malsain, et Lara celle d’une veuve lyrique et hyperémotive dont le cœur est envahi par les ténèbres.

- En gros, ils sont tous aussi fous les uns que les autres, lâcha Ageha.

Le ninja lui lança un regard chargé d’une obscure compréhension répréhensive. Assurément, le monde s’acharnait à essayer de lui démontrer qu’elle n’était qu’une sotte qui ne savait dire que des bêtises. C’était en tout cas la désagréable impression que lui laissaient tous les yeux qui se posaient régulièrement sur elle, dès qu’elle osait prendre la parole. Vexée, elle enfouit son visage contre le torse métallique et étincelant d’Edge.

- Ca va aller, lui murmura-t-il à l’oreille. Je suis là, donc ça va aller.

Lui, au moins, ne jugeait pas ses erreurs et savait la reconnaître à sa juste valeur, elle en était persuadée. Il était d’ailleurs peut-être bien l’unique personne qu’elle appréciait réellement, au sein de ce groupe. Zhou lui avait sauvé la vie, certes, mais cela n’enlevait rien au fait qu’il était sans arrêt distant et évasif, surtout vis-à-vis d’elle. Quant à Fred, c’était quelqu’un d’étrangement déprimant, qui ne faisait pas attention aux autres. Pour lui, seuls comptaient les mots de Zhou, mots qu’il buvait avec une passion enragée. Finalement, Ageha aurait plus qu’adoré s’enfuir loin d’ici, seule avec Edge.

- Mais qu’est-ce qui rend Lara plus redoutable que Lion et Anussim, exactement ? reprit Fred.

Zhou se mit debout et se racla la gorge.

- Son pouvoir terrifiant.

Fred eut un petit rire nerveux. Il ne saisissait pas tout, et cela commençait sérieusement à l’agacer. On lui avait laissé entendre que chacun était muni d’un pouvoir de puissance équivalente en fonction de toutes les situations possibles, mais d’aisance d’utilisation différente. Et maintenant, on sous-entendait que le pouvoir d’une certaine personne était supérieur à ceux des autres. C’était à n’y plus rien comprendre.

- Attends un peu, Zhou, ricana-t-il en se donnant des petites claques sur le front. Tout à l’heure, tu me disais que tous nos pouvoirs possédaient des points faibles.

- C’est vrai. Ils en ont tous un, voire même plusieurs.

- Tu m’as notamment cité le cas de Leona, qui est incapable de voir venir les gestes rapides et irréfléchis. Puis celui de Dabilahro, qui se rend malade lorsqu’il invoque son ombre.

L’évocation du spectre violet aux yeux rouges arracha un petit cri à Ageha. Fred n’y prêta pas attention.

- Et là, tu es en train de m’expliquer que le pouvoir de Lara est ultime, que rien ne peut l’arrêter ? continua-t-il. J’ai du mal à te suivre…

Zhou soupira.

- Ne sois pas consterné, objecta Fred, j’essaie seulement de comprendre. Et je pense que les deux autres aimeraient comprendre, également.

- C’est vrai, les deux autres aimeraient comprendre ce que leurs deux compagnons supérieurs au reste du monde ont dans la tête, marmonna Edge en les fusillant du regard.

- Arrêtez ! ordonna fermement Zhou. Vous êtes en train de créer des tensions stupides et injustifiées qui ne nous mèneront à rien.

Il avait raison, mais Fred n’avait pas l’intention de lâcher le morceau. Zhou devait impérativement lui en dire plus sur le pouvoir de Lara. Ensuite, ils pourraient aller la tuer tous ensemble, ils pourraient aller démolir le mal. C’était pour cette raison qu’ils avaient été amenés ici. Toutefois, afin d’éviter d’envenimer la situation, il préféra reformuler ses questions d’une voix plus calme, moins agressive.

- Quel est le pouvoir de Lara ? Quel est son point faible ? Et où se trouve-t-elle ? Réponds-moi, s’il te plaît, Zhou.

L’interpellé le dévisagea brutalement et lui répondit enfin.

- Lara est dans une auberge, au bout de cette rue, fit-il en lui indiquant une grosse artère bondée de monde sur sa droite. Elle est avec le barbare à l’ombre violette. Puisqu’ils sont immobiles, je suppose qu’ils dorment. Mais il serait idiot de mener l’assaut maintenant, en sachant qu’ils sont deux et que nous ne sommes pas bien préparés. Aucun de vous ne maîtrise suffisamment ses capacités.

- D’accord. Quel est son pouvoir ?

- Tu tiens vraiment à le savoir ?

- Oui !

Zhou s’accroupit pour lui faire face. Leurs visages étaient si proches que Fred put apercevoir une multitude d’éclairs menaçants traverser ses yeux ténébreux. La gravité maximale de son expression démontrait qu’il s’apprêtait à lui annoncer quelque chose de terrible. Cette pensée l’effraya un peu, il dut lutter très fort et avaler une bonne quantité de salive pour ne pas avoir à baisser la tête sous la pression. Un geste d’une trop lâche simplicité lui aurait pourtant permis de se soustraire à l’épée de Damoclès qui, il en était sûr, flottait dangereusement au-dessus de lui. Il décida cependant d’affronter la réalité.

- Oui, répéta-t-il plus faiblement. Dis-moi tout.

- Très bien…

- Vas-y.

- Lara commencera par s’immiscer lentement, très lentement, dans ton esprit. Tu ne pourras rien faire contre ça. Lorsqu’elle y sera, elle y déversera toutes les émotions négatives que contient son cœur. C’est une femme torturée, très torturée, tu ne peux même pas imaginer à quel point tu auras mal quand tu ressentiras ce qu’elle ressent en permanence. Au bout d’un long moment, d’un très pénible instant, la douleur qui te rongera se fera insupportable, tellement insupportable que tu n’auras alors plus d’autre choix que de te suicider. Ce n’est pas anodin, crois-moi.

Il avait parlé posément, froidement, en prenant soin de détacher méthodiquement chaque syllabe de la précédente. Fred se rendit compte qu’il frissonnait et qu’il avait la chair de poule. Pour dissimuler son malaise, il fit mine de rire.

- Génial ! s’exclama-t-il d’une fausse voix enjouée en frottant ses bras nus devenus rugueux. Et quel… Quel est le point faible de cette ensorceleuse… Comment dis-tu, déjà ? Dégénérée ?

- Elle ne peut s’attaquer qu’aux esprits mâles, pas aux femmes, dit Zhou. Ageha est la seule à pouvoir la mettre hors d’état de nuire.

Déterminé à passer à l’action, Fred se leva et attrapa le poignet tremblant de la jeune fille.

- Viens avec moi, fit-il en la tirant par le bras, tu t’occuperas de Lara pendant que je mettrai une bonne raclée à ton petit copain le démon en armure noire. Je vais lui montrer ce que mon poison pense de son ombre violette.

- Lâche-moi ! protesta-t-elle en se débattant pour échapper à son étreinte.

- Viens ! tonna-t-il.

Elle fondit en larmes ; il la trouva pitoyable. Sur le coup, il les trouva tous pitoyables. Comment arrivaient-ils à rester passifs devant les responsabilités capitales qui leur avaient été confiées ? Il prenait des initiatives pour le bien de l’humanité, pour écraser les vies de ceux qui la mettaient en péril, et personne ne le suivait. Comment pouvaient-ils être aussi stupides, aussi égoïstes ?

- Non ! brailla-t-elle. Je refuse de tuer qui que ce soit ! Je ne suis pas une meurtrière !

- Pauvre conne ! hurla-t-il, hors de lui.

Edge s’interposa entre eux.

- Lâche-la, grogna-t-il.

Une colère tout à fait furieuse déformait les traits de son faciès, d’habitude si limpides et harmonieux. Il était visiblement prêt à se battre. Fred aussi. Pour les convaincre de le suivre jusqu’à l’auberge afin d’anéantir Lara, il aurait combattu sans remords chacun de ses alliés, y compris Zhou.

- Sûrement pas, elle vient avec moi !

Fred s’apprêtait à esquiver le poing argenté lancé sur son visage quand Zhou l’arrêta net d’un simple soupir.

- Inutile de perdre d’avantage de temps, grommela-t-il. Nous devons quitter cette ville. L’âme du chasseur tourne autour de celle de l’assoiffé de sang. Si nous ne lui portons pas secours, il risque de se faire tuer.

Soucieux, Edge fronça les sourcils.

- Que veux-tu dire ?

- Otori, un allié, ne va pas tarder à entrer en contact avec Lion. Nous devons aller l’aider !

Sur ces mots, il tourna les talons et se mit à courir en direction de la sortie de la ville. Edge et Ageha se précipitèrent à ses trousses. Fred les regarda s’éloigner en secouant lentement la tête, consterné, immobile, les bras ballants. Il ne les comprenait décidément pas.

- Imbéciles, incapables de prendre les bonnes décisions.

Il s’engagea dans la rue au fond de laquelle il trouva l’auberge désignée par Zhou. Il ne souhaitait pas jouer les héros en prenant des risques inutiles ; il désirait simplement porter secours à l’humanité.

Bon, chapitre ! Les Soul Caliburiens sont déjà dans la merde. Pourtant, chacun sait que dans un combat, on s'occupe d'abord du plus faible.

Ageha a franchement l'air pas très fut-fut dans l'histoire.
Finalement, Jonathan va peut-être s'en tirer puisqu'Otori et les autres marchent vers Lion... Par contre, je donne pas cher de la peau de Fred qui se jette dans la gueule de Lara "la dégénérée" (la vraie doit être aux anges).
Quoi qu'il en soit, congratulations again !

Etre torturée est une chose mais là, le personnage de Dame Lara est complètement barge, comme pas mal de monde dans cette fic d'ailleurs.

C'est vrai qu'Ageha est assez conne (dans la fic, bien sûr). Mais je la trouve assez mignonne. Les filles qui débordent d'innocence m'amusent beaucoup. J'aurais presque envie de la prendre dans mes bras et de lui faire plein de bisous !

Lara est bien moins mignonne... Disons qu'elle est plus dark. Lita, si les Soul Caliburiens disent que Lara est dégénérée, c'est qu'ils n'ont pas tous les éléments en main, ni même le temps de s'attarder sur sa psychologie. Pour eux, c'est seulement une cinglée, donc une dégénérée. Personnellement, je suis d'accord avec toi : elle est d'avantage torturée que simplement dégénérée. Même si Shenlong a également raison sur un point crucial : beaucoup de persos auraient bien besoin d'une bonne psychothérapie.