Le dojo des anciens
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Un lieu de savoir et de connaissances... ou de déconne et de non sens, au choix. Des gens plus ou moins bizarres viennent par ici, surtout des bizarres en fait... mais n'ayez pas peur ils ne mordent pas... enfin pas tous...
 
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 Tueur Congénital

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Lion Rafale
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Lion Rafale


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MessageSujet: Tueur Congénital   Tueur Congénital Icon_minitimeJeu 3 Avr - 4:03

Avant toute chose, sachez que j'ai très longuement hésité avant de décider de poster ça ici. En effet, je n'ai pas pour habitude de faire lire mes écrits. Certes, Destinées est une exception, mais j'ai presque envie de dire que Destinées ne me demande pas grand-chose, que ce n'est qu'une machine assez bien rodée, écrite dans l'unique but d'être lue, façonnée pour plaire. Ce qui va suivre n'a strictement rien à voir avec une fic dont la trame principale est déjà bouclée depuis des lustres dans ma tête...

Il est ici question d'un texte que j'ai entrepris d'écrire il y a peu de temps. Il se trouve que c'est difficile, parfois même gênant. J'ignore comment expliquer ça avec des mots, c'est juste que quand je travaille dessus, j'agis à l'instinct, j'ai comme l'impression de me retrouver confronté à une facette de moi-même qui m'est inconnue. Et pourtant, je ressens le besoin de le continuer, ce récit, et même de l'exhiber ici. Bizarre, nan ?

Bref, quoiqu'il en soit, vous allez avoir un peu de lecture ainsi que l'occasion de découvrir un truc sûrement moins tape-à-l'œil que Destinées, mais bien plus personnel. Je ne sais pas si les suites arriveront à un rythme très soutenu étant donné que dès que je me pose devant mon clavier pour continuer cette histoire, je me sens aussi à l'aise que quand j'ai le cul enfoncé dans le fauteuil faisant face au bureau de ma psy. Seul l'avenir nous le dira.

J'allais oublier le plus important...

Avertissement : le narrateur de cette histoire est fictif, il ne s'agit en aucun cas d'une représentation de mon ego. Lui et moi devons avoir tout au plus trois gros points communs, ce n'est pas pour autant que nous partageons les mêmes idées, les mêmes discours ou, pire, le même vécu. La plupart du temps, je n'adhère d'ailleurs pas à sa façon de penser ou d'agir. C'est compris ?

Je préfère me montrer honnête et prévenant...

édit : j'espérais une mise en page sans trop de sauts de lignes, mais finalement je suis obligé d'opter pour la même que d'habitude sinon ça manque d'espacement.


Dernière édition par Lion Rafale le Jeu 3 Avr - 4:23, édité 1 fois
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Lion Rafale
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MessageSujet: Re: Tueur Congénital   Tueur Congénital Icon_minitimeJeu 3 Avr - 4:21

Prologue : Adam Spike
(les animaux et l’être merveilleux)

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Samedi 8 Mars 2008

Je m’appelle Spike. Adam Spike. Il s’agit d’un pseudonyme, pas du nom que m’a légué mon vieux fou de géniteur. Quoiqu’il en soit, pour diverses raisons, j’ai dû, un jour, renoncer à mon vrai nom et me résoudre à adopter celui-ci. Ça n’a pas été facile au début, dès que quelqu’un s’adressait à moi en prononçant ce mot, Spike, mes tympans se sentaient agressés, protestaient en m’envoyant des décharges électriques qui me parvenaient sous forme de messages subliminaux m’incitant à tuer. Imagine un mec qui se réveillerait de bon matin. Comme tous les matins, il irait aux chiottes, se libèrerait de toute sa pisse et de toute sa merde, se taperait une queue pour bien démarrer la journée, prendrait son petit déjeuner, puis se rendrait dans sa salle de bains car l’homme moderne ne peut pas se permettre d’aller au bureau sans avoir au préalable donné l’illusion d’un brin de panache à sa piteuse apparence de grand primate – mon pote Butch a l’habitude de dire que l’être humain n’est rien qu’un singe articulé par des ambitions aveugles et égoïstes, et je suis assez d’accord avec ce gros tas. Là, une fois devant son miroir, une fois seul face à lui-même, notre charismatique monsieur se rendrait compte avec effroi que, par quelque miracle insensé ayant eu lieu durant son sommeil, ses yeux sont passés du marron au bleu. Que ferait ce mec, selon toi ? Moi je pense que s’il me ressemblait (sous mes lentilles, j’ai les iris marron) ses yeux se sentiraient agressés, protesteraient en lui envoyant des décharges électriques qui lui parviendraient sous forme de messages subliminaux l’incitant à tuer et le miroir en prendrait pour son grade. Un coup de poing et hop, sept ans de malheur ! Voilà ce que je ressentais quand on m’appelait Spike ; mes interlocuteurs jouaient le rôle du méchant miroir alors que j’étais le grand singe aux intestins, à la vessie et aux couilles vides. Je les aurais volontiers butés, parce que Spike sonnait à mes oreilles comme le plus improbable des patronymes. Ce n’était pas moi, tu comprends ? Mais ça, c’était il y a longtemps. A présent, je suis Spike. Adam Spike.

Je suis né à Londres, à l’aube du deuxième jour du onzième mois de l’année qui précéda l’an deux mille de quinze ans. Pour ce faire, je dus tuer ma mère, qui fut le premier cadavre que je semai sur mon chemin, en-tête d’une longue liste qui s’est remplie lentement mais sûrement au fil de mes vingt-deux années d’existence, en-tête d’une longue liste dont le dernier nom est celui de l’être merveilleux allongé à mes pieds, paraissant vouloir me sourire derrière le masque blanc de la mort.

A en croire mes principaux employeurs – mes principaux distributeurs de billets – vingt-deux ans, c’est jeune. Ces gens ne sont cependant pas à croire sur parole, ils ne savent pas de quoi ils parlent. Ils ont beau avoir le double ou le triple de mon âge, j’exerce en leur nom le pire mais aussi le meilleur métier du monde, celui qui exige des nerfs solides, un moral d’acier, tandis que ces dinosaures taciturnes au portefeuille trop rempli passent le plus clair de leur temps à s’octroyer des plaisirs qui ne les satisfont pas ou à concocter des plans machiavéliques dont je suis parfois l’exécuteur. En clair, ils ont la belle vie, ne se mouillent guère, me laissent évidemment l’honneur de prendre la majorité des risques à prendre. Leur gratitude s’évalue en dollars, en euros, quelquefois en livres sterling qu’ils me jettent à la figure comme ils jetteraient des os à la gueule d’un chien. D’un gros pitbull enragé obéissant malgré tout. Pourtant, dans un monde juste, les types lâches comme Meryl Andavez, Francesco Natonelli ou Nobu Nishigawa – mes trois distributeurs de billets préférés – ne se contenteraient pas d’admettre que je suis très doué pour un gamin de vingt ans, non, ils se prosterneraient devant ma supériorité, me suceraient la bite jusqu’à ce que leurs dentiers en or massif leur rongent les gencives parce que moi, je brave tous les dangers et que pour eux, se mettre en danger signifie oser une cravate bleue le jour dédié à la cravate verte. Souvent, le sale toutou aux dents pointues se dit que s’il ne prenait pas son pied à dévorer les ennemis de ses maîtres, il choisirait l’errance. Les poubelles regorgent de nonos.

Maintenant que tu situes à peu près ce que je suis, je meurs d’envie de te parler de l’être merveilleux que j’ai tué. Il est juste là, tellement près de moi, tellement loin de moi. Couché sur le flanc droit, son sang a coulé à flots de sa magnifique gorge ouverte. Son sang a coulé à flots de son cou que j’adorais embrasser, a souillé sa peau si pâle, si onctueuse, a souillé sa peau que mes doux baisers faisaient frissonner, a sali ses cheveux de jais où j’aimais égarer mon odorat. Il s’est largement déployé autour de sa gracieuse masse inerte, a inondé la moquette grise de sa chambre, a dessiné derrière son dos nu de majestueuses ailes sombres semblant s’étendre vers l’infini.

- Ma belle, murmure-je, même dans la mort, tu as l’air d’un ange.

Avec l’amère impression d’avoir violemment arraché les pétales d’une sublime rose blanche, je passe ma main sur ses paupières froides, les lui clos d’un geste que tu as dû voir dans des dizaines de mauvais films car je ne supporte plus la pression de ses yeux vides dont la couleur – un vert qui, si je n’existais pas, serait encore profond – s’estompe déjà. J’ignore depuis combien de temps elle est morte, j’ai perdu toute notion du temps et je n’ose pas regarder l’heure, de peur d’avoir à affronter l’horreur de la réalité qui s’empressera de s’abattre sur moi à la minute où je prendrai conscience de ce que j’ai fait à cette fille, à l’être merveilleux.

- Je suis un…

Merde, je fonds en larmes. Je vais m’allonger dans son lit, me roule en boule sous sa couverture. Cette couverture mauve à l’intérieur de laquelle sont retenus prisonniers les souvenirs de tous nos fabuleux ébats amoureux. Les draps sont imprégnés de son odeur, je la flaire comme l'enculé de clébard que je suis non sans penser qu’elle est éphémère, qu’après cette fois je n’aurai plus jamais l’occasion de me laisser submerger par sa magie.

- Un assassin.

Penser à elle me fait chialer et le goût salé de mes larmes me dégoûte au point que je suis sur le point de vomir, mais je crève tout de même d’envie de te parler de l’être merveilleux. Le problème, c’est que je ne vais pas pouvoir le faire sans t’avoir d’abord raconté mon histoire. Une histoire jalonnée de sang qui heurtera ta sensibilité, bouleversera le formatage auquel se sont livrés tes parents sur le gamin que tu étais et qui est encore encré en toi, aussi profondément que tu crois savoir que deux et deux font quatre. Je vais gêner ta logique, blesser tes valeurs – tu sais, toutes ces choses en lesquelles tu crois, toutes ces choses qui te permettent de te faire un avis sur tout, toutes ces choses auxquelles tu te réfères quand tu juges ton prochain, quand tu décides de le pardonner ou de le condamner. Si tu as le cran d’entendre mon histoire jusqu’au bout, je te conseille pour tenir le coup de te rappeler que les chiens comme moi sont plus rares que les singes comme toi. Bien sûr, les singes comme toi ne sont pas à l’abri des chiens comme moi mais ça, c’est un autre sujet.

Tu es prêt ? Alors voici mon histoire…
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Lion Rafale
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MessageSujet: Re: Tueur Congénital   Tueur Congénital Icon_minitimeJeu 3 Avr - 4:49

Chapitre 1 : Cicatrices
(tout ce qui est pointu)

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1 - « la maladie des lendemains de travail difficile »


Vendredi 2 Novembre 2007

Ce matin-là était différent des autres matins, je m’en aperçus dès que mes yeux furent ouverts et les bribes du cauchemar qui m’avait traqué durant mon sommeil oubliées. Primo, c’était mon anniversaire, le jour de mes vingt-deux ans. Ça, à la rigueur, ça m’importait peu ; j’avais déjà vécu vingt-et-un anniversaires, et aucun d’eux n’avait été particulièrement mémorable. Secundo, je décelai rapidement les symptômes de ce que j’ai pour habitude d’appeler la maladie des lendemains de travail difficile. Et ça, c’était vraiment pas cool.

Qu’est-ce que la maladie des lendemains de travail difficile ? C’est quand ta conscience décide de te faire chier parce qu’elle n’approuve pas la façon que tu as eue de faire ton boulot, la veille. Et Dieu sait qu’elle sait être chiante, la conscience. Elle te broie le cerveau jusqu’à ce qu’il ne soit plus capable d’éprouver que de la honte ou des regrets, voire les deux. Une sacrée salope. Parfois, elle va plus loin en essayant de te pousser soit à changer de métier, soit à te tirer une balle. Dans ces moments-là, si tu n’as pas un minimum d’autosuffisance, d’amour pour toi-même et de mépris pour l’humanité, tu es mort, aussi mort que toutes les cibles dont les noms m’ont été fournis par mes distributeurs de billets.

Ce matin-là, j’éprouvais à la fois la honte et les regrets. Que faire ? Fumer une clope. Il arrive que la nicotine zigouille temporairement la conscience. C’est rare, mais ça arrive. En tout cas en ce qui me concerne. Si ça te fait marrer, dis-toi que la frangine nicotine a bien réussi à zigouiller mon grand-père ainsi que deux des sœurs de mon vieux fou de géniteur. Pas temporairement, mais définitivement. Très drôle, n’est-ce pas ?

Je me tournai sur mon matelas posé à même le sol (je suis incapable de dormir en hauteur) et grimaçai à la vue des taches de sperme encore humides qui souillaient la blancheur des draps et de mon boxer. Je ne me souvenais pourtant pas de m’être branlé la veille, après être rentré d’Osaka. J’avais dû gicler pendant mon sommeil. C’est un truc que je fais fréquemment depuis que j’ai treize ans, cinq, six, sept fois par mois. Puis je tendis mon bras, pris une grande inspiration, plongeai ma main à l’intérieur du terrible bordel composé entre autres de vêtements propres et sales, de boîtiers de CD, de magazines en tous genres et de gadgets aussi insignifiants que des stylos ou des porte-clés qui entoure mon lit, en quête de trois objets précis : mon paquet de Marlboro, un briquet, un cendrier.

- Baise ma mère, grognai-je tandis que je galérais à trouver ce que je cherchais.

Quand j’eus enfin mis la main sur ce que je convoitais, je me rallongeai sur le dos, passai un bras sous ma tête, allumai une cigarette que je coinçai entre mes lèvres avant d’aller rejoindre le champ de bataille chaotique de mes pensées, où j’espérais bien aider le commando Nicotine à refroidir le despote Conscience.

- Satsumoto. Jin Satsumoto, murmurai-je.

Les mots s’envolèrent en compagnie d’un fantôme filiforme de fumée que je vis bleu dans la pénombre du studio, se débattirent au cours de fébriles vibrations avant de disparaître, avalés par le néant alors que le long spectre bleuté et évanescent connaissait le même sort, qu’il rendait son dernier souffle dans une pâle imitation du champignon atomique d’Hiroshima et Nagasaki.

A cause de toi, Adam Spike/Drayton, ainsi en est-il de certaines vies innocentes, déclara ma conscience. Satsumoto-san n’était qu’un père de famille exemplaire, tu l’avais très bien deviné. Mais tu as quand même choisi d’offrir son existence aux mâchoires dévorantes du néant. Tu es responsable de sa mort. Par ta faute, une femme est veuve et deux petits japonais orphelins. Assassin.

- Va te faire foutre. Adam Drayton n’existe plus, Adam Spike emmerde tous les foutus japs de cette foutue planète et, surtout, Adam Spike t’emmerde, marmonnai-je, m’efforçant de garder mon calme.

Ça pour l’emmerder, je l’emmerdais. Aucun doute là-dessus. Mais il n’empêche que cette salope m’avait donné la chair de poule. Généralement, lorsqu’elle me parle, son ton est similaire au mien, nous sommes sur un pied d’égalité. Là, elle s’était adressée à moi à la façon d’un vieux sage intouchable. J’avais repéré au fond de sa voix l’accent dédaigneux de la neutralité, elle voulait me faire croire qu’elle était intraitable. Et quand elle m’avait traité d’assassin, j’avais été saisi de la sale impression que c’était Dieu lui-même – ce gréviste invisible – qui me condamnait. Tu aurais flippé, à ma place ? Moi je ne pus guère m’en empêcher. Les quelques poils bruns sur mes jambes et mes avant-bras étaient d’ailleurs aussi hérissés que les cheveux décolorés d’une certaine tapette jap nommée Sangoku et plus durs que ceux d’un gros matou de gouttière enragé.

- Va te faire foutre, répétai-je.

Je tirai de nouveau sur ma Marlboro, fermai les yeux. Il semblait que le commando Nicotine et moi-même allions devoir abandonner le champ de bataille chaotique de mes pensées si nous voulions avoir une chance de liquider le despote Conscience – momentanément muet mais malheureusement toujours au pouvoir ; je le savais aux pincements qu’endurait mon cœur. Il allait falloir faire preuve de fourberie, l’approcher discrètement par derrière, lui asséner un fatal coup de couteau entre les deux omoplates. Ça ou n’importe quoi, en fait, pourvu que cette salope se tire loin d’ici.

- Discrètement et par derrière, ricanai-je, fier de mon idée qui était en réalité digne d’un assassin, me sentant plus que jamais en communion avec la clope pendue à mes lèvres.

Y avait-il meilleur endroit pour cela que le terrain miné de mes souvenirs ?
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Shenlong
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MessageSujet: Re: Tueur Congénital   Tueur Congénital Icon_minitimeJeu 3 Avr - 20:30

Je trouve ça mieux que destinées. Comment dire... plus vraisemblable peut-être beaucoup moins caricatural. Intéressant. Je me doute que si on te connais personnellement, on peut reconnaître des choses mais en ce qui me concerne non et c'est aussi bien pour cette lecture. J'aime bien l'atmosphère plus calme que dans Destinées. J'ai d'ailleurs l'impression que tu t'es accordé plus de temps pour l'écrire, ce qui est plutôt une bonne chose. Pour le moment, personnellement j'aime bien.
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Zhou You
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MessageSujet: Re: Tueur Congénital   Tueur Congénital Icon_minitimeVen 4 Avr - 16:30

Je suis d'accord, et j'aime bien toutes les images qui sont présentes dans ce texte.
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MessageSujet: Re: Tueur Congénital   Tueur Congénital Icon_minitimeSam 5 Avr - 2:13

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2 - foutue Osaka


Lundi 29 Octobre 2007

- Je déteste le Japon et je vous hais, vous les japs. Que votre pays de collabos débiles aille se faire foutre par tous les néonazis d’Allemagne, grommelai-je en enfonçant davantage les écouteurs de mon iPod à l’intérieur de mes oreilles.

En temps normal, j’aurais ajouté un truc piquant du genre : Pour sûr, les descendants de votre tonton Adolf adoreraient vous péter la rondelle, vous faire pâlir de plaisir. Voilà qui vous débriderait, les gars. Surtout toi Akihito-san, ton papa Hirohito était si proche du Führer. Au fait, Aki, dis-moi, tu penses que ton vieux fou de géniteur se fait embrocher par le moustachu, en enfer ? Mais j’étais crevé, je n’avais pas le cœur à plaisanter, et de toute façon j’ignorais si Akihito régnait toujours sur le Japon. Peut-être s’était-il suicidé, comme quelques autres japs, suite au décès de son tamagotchi. Si bien sûr il avait renoncé à suivre les conseils de ses lointains ancêtres lui soufflant de se faire hara-kiri ou seppuku afin de mourir dignement, et ce en dépit des horreurs perpétrées par son vieux. Etait-il mort ? Vivant ? Avait-il été enlevé par les extra-terrestres ? Rien à foutre.

- Bande de foutus japs, me contentai-je de marmonner lorsque j’eus assez tripoté les boutons de mon iPod pour qu’il daigne enfin m’envoyer les premières notes de la chanson que je désirais écouter – This Ain’t A Scene de Fall Out Boy.

Avachi de tout mon long sur la banquette arrière de l’énorme Toyota noire conduite par Je-me-rappelle-plus-ton-foutu-prénom-jap Fukuda, j’avais autant envie de dormir qu’un narcoleptique après l’interminable calvaire de mille nuits blanches successives. Le décalage horaire entre Londres et Osaka – foutue ville jap – m’avait méchamment amoché, si bien que j’aurais été incapable de dire quand exactement j’avais quitté l’Angleterre. Hier ? Ce matin ? Cet après-midi ? Tout ce que j’étais en mesure d’affirmer, c’était qu’il faisait nuit ici, au Japon – ici, au pays des dingos qui se jettent par la fenêtre pour un oui ou pour un non, pensai-je.

- This ain’t a scene, it’s a god damn arms race, chantonnai-je en étouffant un bâillement hargneux.

Je fermai les yeux, me sentis aspiré de l’intérieur par une vertigineuse mais agréable sensation de fatigue, décidai de ne pas les rouvrir tout de suite. Je fis néanmoins attention à ne pas me laisser gagner par le sommeil. L’Angleterre, le studio et mon matelas enseveli sous un amas de fringues anglaises – avais-je songé à emporter mon caleçon aux couleurs de l’Union Jack ? – et de revues pornos britanniques me manquaient, et j’aurais certes fait n’importe quoi afin de retrouver leur doux confort familier, mais la cible que j’allais refroidir au cours des prochains jours n’était pas le premier contrat que je venais honorer à Osaka. J’avais déjà tué cinq foutus japs dans cette putain de ville, je connaissais donc par cœur la marche à suivre – une marche précisément orchestrée par Nobu Nishigawa, foutu distributeur jap de foutus billets japs, et maniaque de l’organisation de surcroît.

- I’m a leading man, and the lies I weave are oh so intricate, oh so intricate.

Primo, Nishigawa et moi convenons par mail d’une date. Le jour J, il me fait arriver de Londres en jet privé. Ça, c’était chose faite. Secundo, il envoie une énorme et foutue bagnole jap pilotée par Je-sais-plus-ton-prénom Fukuda – un foutu jap qui dissimule son foutu regard bridé derrière une paire de lunettes noires et ne parle pas un traître mot d’anglais – me chercher à l’aéroport d’Osaka. La Toyota me dépose devant un petit hôtel dont le clan Nishigawa – une foutue dynastie de la foutue mafia jap – est propriétaire. Ça, c’était chose en voie de se faire. Tertio, Nobu me fait parvenir des informations sur la cible, me téléphone pour prendre de mes nouvelles. Ça, c’était chose qui allait se faire. Après, je peux aller me coucher. Le lendemain ou le surlendemain, je tue le foutu singe jap qui a eu la malchance de déplaire à ce bon vieux Nobu. Ensuite je plie bagage puis je rentre enfin chez moi. Mes yens me reviennent en deux virements bancaires : un quart de la somme avant mon arrivée en Asie, les trois quarts restants après mon retour en Europe. Nul besoin de quelque faux compte ouvert sous quelque fausse identité puisque ma banque subit les directives de mon principal employeur, une grande pétasse assez bandante avec un nom hispanique et des ambitions encore plus pourries que celles des Nishigawa de ce monde. Si je ne faisais pas partie intégrante de ce business, je jugerais de telles combines scandaleuses.

Fall Out Boy ferma sa gueule. Si je voulais éviter la crise de nerfs, j’avais besoin d’entendre un truc calme, sucré ou jazzy et bonne nouvelle, Amy Winehouse vola à mon secours. Alors bercé par la voix de la jolie junky interprétant You Know I’m No Good, j’entrouvris les yeux, les laissai se perdre de l’autre côté de la vitre teintée contre laquelle j’appuyai mon front.

- I cheated myself... like I knew... I would…

Quel-est-ton-prénom-déjà Fukuda roulait doucement, les rues fluorescentes d’Osaka dans lesquelles étaient plantées d’immenses gratte-ciels faisant luire les enseignes de centaines de magasins et de sociétés nippones défilaient lentement devant moi. Compte tenu de l’heure tardive, la circulation était plutôt dense. Beaucoup de piétons flânaient sur les trottoirs, aussi. Leurs foutues tronches de foutus japs changeaient régulièrement de couleur, passaient du rouge au jaune, du jaune au rose, du rose au bleu, du bleu au mauve ou du mauve au vert au rythme des pulsations lumineuses des guirlandes électriques fixées aux sapins de Noël géants tenant lieu de buildings dans ce foutu pays.

- I told you… I was trouble… you know that I’m no good...

Au centre du troupeau d’arcs-en-ciel vaguement humains, deux adolescentes d’à peine dix-sept ans retinrent mon attention ; cheveux oxydés, coiffures extravagantes de par leur volume, petits blousons criards, jupes extra-courtes, semelles compensées évoquant des échasses. L’une d’elles avait osé le comble du mauvais goût : une paire de collants fuchsia. Maquillées et sapées comme deux créatures douteuses, hybrides improbables entre un perroquet et une pute, elles marchaient bras dessus bras dessous en ricanant niaisement à chaque individu de sexe masculin qu’elles apercevaient. Leurs éclats de voix impudiques me parvenaient jusque dans l’habitacle confiné de la Toyota et j’eus une brève poussée d’adrénaline qui me hurla d’ouvrir ma portière et de leur crier : Hé, vous deux ! Ouais, c’est à vous que j’parle, à vous les pucelles déguisées en pouffiasses ! Z’auriez pas envie de m’sucer les couilles ? Allez, soyez cools, j’veux juste vous montrer à quoi ressemble un vrai mec ! Alors, z’en dites quoi, lolitas de mes deux ? Après quoi je les aurais saluées d’un virulent Heil Hitler ! qui n’aurait certainement pas manqué de leur rappeler les histoires que leurs arrière-grands-parents leur racontaient de temps à autre. Mais, Amy la jolie junky jazzy aidant, je n’en fis rien.

- Yeah you know… that I’m no good…

Finalement, malgré ma volonté de rester éveillé, je m’assoupis.
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MessageSujet: Re: Tueur Congénital   Tueur Congénital Icon_minitimeSam 5 Avr - 19:42

Eh bien, ca m'a l'air intéressant, tout ca. Bon, j'ai lu que la fin du dernier épisode en ligne, mais dès demain, quand je serai bien au calme, je lirai l'ensemble et donnerai également mon humble avis !
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MessageSujet: Re: Tueur Congénital   Tueur Congénital Icon_minitimeSam 5 Avr - 21:08

Bon, pour ma part, j'ai envie de dire que je n'en pense rien de précis à l'heure actuelle. J'attends de voir comment ça "évolue" avant de me prononcer définitivement, même si les histoires psychologiques ne sont en général pas ma tasse de thé. Ce qui est sûr, c'est que c'est pas mal écrit.^^
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MessageSujet: Re: Tueur Congénital   Tueur Congénital Icon_minitimeLun 7 Avr - 9:10

Bon, voilà, j'ai enfin achevé la lecture des trois épisodes.
Eh bien, c'est vrai que c'est pas mal écrit : les registres soutenu et familier s'y entremêlent plutôt harmonieusement. Après, c'est plus porté sur le ressenti que Destinées, et non sur les actions (du moins, pour l'instant), et tout comme Olive, je ne peux donc pas encore trop m'avancer.
Mais j'attends avec une certaine impatience la suite, car je trouve cela assez réussi, et j'me demande bien ce qui va lui arriver, au chienchien !
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MessageSujet: Re: Tueur Congénital   Tueur Congénital Icon_minitimeMar 8 Avr - 12:06

J'aime bien les bouquins contenant pas mal d'aspects psychologiques, donc j'aime bien cette oeuvre ci aussi cela va de soi.
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MessageSujet: Re: Tueur Congénital   Tueur Congénital Icon_minitime

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